Le monde des dysidroses…

Dysidrose et eczéma dysidrosique restent des pathologies mal connues en dépit de leur prévalence élevée dans la population générale.

Dans la dysidrose simple, le prurit précède l’apparition de vésicules fermes et enchâssées, sans réaction inflammatoire associée, alors que l’éruption vésiculeuse est érythémateuse ou érythématosquameuse dans l’eczéma dysidrosique.

Les lésions siègent sur les mains et/ou les pieds (faces latérales des doigts et orteils, paumes, plantes, face dorsale des dernières phalanges et orteils) avec parfois atteinte d’un seul doigt ou orteil. Les poussées sont fréquentes au printemps et en automne.

La dysidrose pourrait être un mode de réponse eczémateuse de la peau des mains et des pieds à divers stimuli.

Le rôle non négligeable du milieu professionnel est avancé (travail en milieu irritant, chaud et humide, chaussures de sécurité, gants) ainsi que celui d’une rétention sudorale, mais aussi du stress engendrant une sudation excessive des paumes et des plantes.

Café, alcool et tabac seraient des facteurs aggravants.

Le rôle des infections fungiques (intertrigo) est par contre remis en question. L’association des 2 pathologies serait en réalité liée à l’hypersudation.

L’allergie au nickel, au chrome ou au cobalt mais aussi aux épices serait plus fréquente chez les patients présentant une dysidrose et un eczéma dysidrosique.

La pratique de tests épicutanés est indispensable pour éliminer une allergie de contact. Lorsqu’il existe une sensibilisation de contact au Baume du Pérou, la réalisation de prick-tests cutanés est conseillée pour rechercher une sensibilisation aux épices (girofle, muscade, curry, gingembre, cannelle, paprika, laurier).

La mise en place d’un régime alimentaire sans nickel ou sans épices est parfois proposée, éventuellement après réalisation d’un test de provocation oral, et jamais plus de 3 mois en cas d’inefficacité.

Le traitement de la dysidrose et de l’eczéma dysidrosique repose sur les dermocorticoïdes en association avec un aménagement de l’environnement du patient. Les antiseptiques locaux peuvent être utiles en phase aiguë et parfois les corticoïdes généraux.

Les antisudoraux locaux sont fréquemment recommandés mais aussi l’injection de toxine botulique A.

BalnéoPUVAthérapie, UVA 1, PUVAthérapie, voire ciclosporine, méthotrexate, rétinoïdes sont parfois utilisés.

Dr Geneviève Démonet

Référence
Tennstedt D : Le monde des dysidroses. 34e cours d’actualisation en dermato-allergologie – GERDA 2013 (Lyon) : 25-28 septembre 2013.

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