
La majorité des complications liées à la pose des stimulateurs cardiaques sont dues à la sonde ou à la loge du boîtier sous-cutané. Il s’agit d’infections, d’hématomes, de problèmes à l’insertion des sondes, de déplacement de celles-ci ou encore de thromboses vasculaires. C’est pourquoi l’idée d’un stimulateur sans sonde fait l’objet de recherches intenses depuis des décennies. Les progrès techniques, notamment sur les composants des batteries ont permis la mise au point de pacemakers de très petite taille, autorisant leur insertion dans le cœur.
Le New England Journal of Medicine publie les résultats intermédiaires d’une étude internationale multicentrique concernant le suivi de 725 patients chez lesquels a été placé un stimulateur de cette dernière génération. Les chiffres sont éloquents : le stimulateur est contenu dans une capsule de 0,8 cm3, de moins de 3 cm de long, le tout pesant moins de 2 grammes. Il est « monté » par voie fémorale et un système de petites griffes lui permet de s’ancrer dans le cœur.
Les principales indications justifiant l’implantation d’un pace maker dans cette étude étaient une tachyarythmie auriculaire permanente (64 %), une dysfonction sinusale (17,5 %) ou un BAV (14,8 %). Les patients bénéficiaient d’une évaluation à la sortie de l’hôpital, à 1 mois, 3 mois et 6 mois.
Taux de succès d’implantation : plus de 99 % à 6 mois
Les premiers résultats ont déjà été publiés et c’est ceux de l’évaluation à 6 mois qui font l’objet de ce nouvel article. Les objectifs fixés pour la sécurité du dispositif étaient un taux de plus de 85 % de survie à 6 mois sans événement secondaire et pour son efficacité, un seuil de capture ventriculaire moyen inférieur à 2V pour une durée d’impulsion de 0,24 ms et stable (augmentation inférieure à 1,5 V depuis le moment de l’implantation).
Nul doute que la technique est promise à un bel avenir. Le taux de succès d’implantation est en effet de 99,2 %. A 6 mois l’objectif de sécurité est atteint pour 96 % des patients (intervalle de confiance à 95 % : 93,9 à 97,3). Des complications ont été relevées chez 28 patients, dont 11 blessures (perforation du muscle ou épanchement) et 5 incidents au niveau du point d’attache (fistule auriculo-ventriculaire ou pseudo anévrysme). Aucun cas de déplacement du stimulateur n’est signalé 6 mois après la pose.
Quant aux objectifs d’efficacité, ils sont atteints pour 98,3 % des patients. Le seuil moyen de stimulation, de 0,63 V pour une durée d’impulsion de 2,4 msec au moment de l’implantation, reste relativement stable, de 0,54 V en moyenne à la visite des 6 mois, avec 91 % des patients dont le seuil est inférieur à 1,5 V. Les auteurs prévoient une longévité de la batterie allant jusqu’à 12,5 ans, en tous cas de plus de 10 ans pour 94 % des patients.
Il ne fait pas de doute que ce type de dispositif, attendu depuis les années 70, va susciter un grand intérêt et que les résultats des prochaines évaluations seront suivis avec attention.
Dr Roseline Péluchon