
Paris, le mardi 26 avril 2022 - Depuis le 22 janvier, le Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir, Pfizer) est accessible en accès précoce.
Les médecins, doivent pour l'heure obéir à une procédure complexe à chaque prescription via notamment un questionnaire en ligne. Pour faciliter l’accès à ce médicament, en particulier en ville, hier, la HAS (Haute autorité de santé) s’est prononcé en faveur de de son inscription au remboursement de droit commun. La commission de la transparence de la HAS considère en effet que « le service médical rendu (SMR) par le Paxlovid est important, notamment en raison de son intérêt de santé publique ». Elle confirme également le progrès apporté en lui attribuant une « amélioration du service médical rendu » (ASMR) de niveau 3 (sur une échelle de 4).
Une réduction de 87,8 % des formes graves !
La HAS se base sur l’étude EPIC-HR ayant montré :
• un effet bénéfique sur la « réduction du risque de
progression vers une forme grave » de la Covid
(hospitalisation ou décès toutes causes à J28) de 87,8 %
chez les patients ayant des symptômes depuis moins de 5 jours avant
la première dose de Paxlovid ;
• une réduction significative de la charge virale à J5 par
rapport au placebo (environ 0,7 log10 copies/mL) ;
• une activité conservée in vitro du Paxlovid vis-à-vis des
variants circulants, notamment Omicron.
Cette thérapeutique sera indiquée pour les adultes atteints de Covid-19 ne nécessitant pas d'oxygénothérapie et à risque élevé d'évolution vers une forme sévère de la maladie.
La HAS prend des gants
Mais la HAS met en garde contre un excès d’optimisme en rappellent l’absence de données d’efficacité clinique sur le variant Omicron et chez certains sujets (immunodéprimés, sujets atteints de cancer, insuffisant rénal chronique…), les nombreuses interactions médicamenteuses avec le ritonavir qui limitent son utilisation chez des patients polymédiqués et le risque de sélection de variants résistants, surtout chez les patients ayant une excrétion virale prolongée (immunodéprimés).
Aussi la Commission « souhaite la mise à disposition des
prescripteurs d’un document ou d’un dispositif d’aide à la
prescription pour faciliter la gestion des interactions
médicamenteuses » et « demande la mise en place d’une
étude observationnelle commune à l’ensemble des médicaments
indiqués dans le traitement de la Covid-19 ».
Au total, la Commission réévaluera cette spécialité « dans un
délai maximum de 3 ans ».
Quoi qu’il en soit, l’inscription au remboursement de droit commun
devrait faciliter la prescription du Paxlovid en médecine de ville
et rendre des services non négligeables en cas de nouvelle flambée
épidémique.
Emmanuel Haussy