Le traitement séquentiel a été proposé comme option de première
intention pour l’éradication de l’Helicobacter pylori (HP). De
précédents travaux ont suggéré qu’il pouvait être une solution à la
montée en puissance des résistances à la clarithromycine,
auxquelles se heurte le traitement classique.
Pour évaluer l’efficacité du traitement séquentiel dans les cas de
résistance à la clarithromycine, une équipe italienne a réalisé une
étude prospective, incluant 460 patients ayant un test de
diagnostic rapide positif pour HP et acceptant une endoscopie.
Pendant cet examen deux biopsies étaient réalisées à la fois au
niveau de l’antre, de l’angulus et du corpus. Les patients étaient
considérés comme infectés si la culture seule était positive ou si
l’histologie et le test rapide étaient positifs. La résistance à la
clarithromycine était évaluée par le E-test, et la souche déclarée
résistante si le MIC (Minimum Inhibitory Concentration) était
supérieure à 1 μg/ml. Il leur était alors proposé une thérapie
séquentielle, dont l’efficacité était évaluée 6 semaines après la
fin du traitement par un test de diagnostic rapide.
Les auteurs ont choisi de n’inclure que des patients « naïfs »,
n’ayant jamais été traités pour le problème. Au total, 442 patients
avaient une culture positive. Une résistance à la clarithromycine
était détectée chez 111 patients.
Six mois après la fin du traitement séquentiel, le taux
d’éradication s’élève à 96 %. Et l’élément particulièrement
intéressant est que l’éradication est obtenue chez 97 des 111
patients porteurs d’une souche résistante à la clarithromycine
(92,4 % ; intervalle de confiance à 95 % de 78,5 à 93,9).
Les auteurs de cette étude estiment que la thérapie séquentielle est une solution tout à fait efficace pour surmonter, chez un grand nombre de patients, le problème grandissant de la résistance à la clarithromycine.
Dr Roseline Péluchon