Ce symposium a exploré les différentes facettes entourant les erreurs ou les errances diagnostiques dans le trouble bipolaire. Il est en effet estimé qu’au moins 60 % des patients ne sont pas correctement diagnostiqués et qu’ils reçoivent en moyenne de 1 à 4 diagnostics antérieurs ; la dépression majeure et les troubles anxieux étant les diagnostics erronés les plus fréquemment posés. Plusieurs études ont mesuré le délai entre les premiers symptômes du trouble bipolaire et un diagnostic correct ; ce délai étant estimé à environ 10 ans.
De très nombreux facteurs liés à la présentation clinique, à l’histoire du patient ou même au médecin psychiatre qui reçoit le patient peuvent augmenter le risque de diagnostic erroné. Par ailleurs, la distinction difficile à faire entre dépression unipolaire et bipolaire, ainsi que le repérage difficile des hypomanies antérieures, représentent une source majeure de diagnostic erroné. Une fois le diagnostic posé, l’enjeu principal consiste à préconiser un traitement thymorégulateur adapté.
L’arsenal thérapeutique s’enrichit relativement rapidement dans le domaine de la prévention des rechutes des troubles bipolaires. Les recommandations internationales préconisent, pour plusieurs d’entre elles, le lithium comme traitement prophylactique de première intention. Cependant, des arguments plus récents semblent indiquer que des bithérapies seraient plus efficaces que des monothérapies. Ainsi, les résultats de l’étude randomisée en ouvert BALANCE démontre que le lithium en monothérapie ou en combinaison avec le divalproex serait plus efficace que le divalproex en monothérapie chez les patients souffrant d’un trouble bipolaire de type I en phase de stabilisation. Certains traitements pourraient également être préférés en fonction de la polarité des épisodes. Ainsi, le lithium serait plus efficace dans la prévention des manies alors que la lamotrigine serait plus efficace dans la prévention des phases dépressives.
Dr Bruno Etain