L’eau, ne pas en perdre une goutte !

Des boissons abondantes ont des effets bénéfiques sur l’organisme. C’est particulièrement vrai dans le cas de certaines maladies. Dans la maladie lithiasique urinaire par exemple, l’augmentation des apports hydriques limite le risque de précipitation des cristaux. Dans ce cas précis, l’eau n’a pas un rôle curatif, mais préventif des crises de coliques néphrétiques. En revanche, dans le cas de l’insuffisance rénale chronique, l’eau pourrait revendiquer un statut de médicament, l’augmentation de l’apport hydrique ralentissant la progression de la maladie. C’est aussi le cas dans la polykystose rénale ou dans celui de l’hypertension artérielle. Quant aux fumeurs, ils auraient tout intérêt à augmenter leur consommation d’eau : l’élévation du débit urinaire réduit la concentration et la stagnation des substances mutagènes dans la vessie.

Dr Roseline Péluchon

Référence
Friedlander G : L’eau est-elle un médicament ? Dietecom (Paris) : 27-28 mars 2014.

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  • La physiologie de l'eau dans les reins et le pouvoir purificateur de l'eau

    Le 03 mai 2014

    Une filtration glomérulaire de 120 ml par minute, vous multipliez par 60 pour une heure et par 24 pour une journée, vous obtenez plus de 170 litres d'eau par jour pour la filtration glomérulaire et donc pour la formation d'urine primitive chez un sujet adulte sain sur le plan rénal. Le volume urinaire définitif sera sur 24 heures proche de 1,5 litre dans des conditions thermiques ambiantes proche de la neutralité thermique (environ 17° Celsius). Ce qui veut dire que le pouvoir de concentration des urines est de plus de 100. 170/1,5.
    Dans un environnement thermique trop élevé pour des températures au-dessus de 25°, les déperditions d'eau par la peau et les poumons chassent la chaleur hors de l'organisme (l'eau est le meilleur conducteur thermique) pour aider une réfrigération et le travail de la pression atmosphérique sur la circulation sanguine veineuse et sur le travail cardiaque. La diurèse est moindre même si le sujet boit autant sinon plus que dans un environnement thermique à 17°. La diurèse est par contre plus importante dans le froid du fait de la vasoconstriction cutanée. Dans la chaleur, la vasodilatation des capillaires cutanés, des muqueuses pulmonaires et O.R.L. permet la réfrigération. Si le sujet est insuffisant rénal avec une diurèse inférieure à un litre par jour, le risque de le forcer à boire plus d'un litre aboutit à celui de faire apparaître un O.A.P..Affirmer que "l'eau a un statut de médicament chez un insuffisant rénal" me semble entretenir un imaginaire qui superpose la fonction rénale à celle d'un moulin dont la force ne dépend que du volume d'eau et de son débit en amont.
    Outre ce mécanisme simpliste, nous en oublions que les mouvements d'eau et de chaleur sont dans l'organisme au service d'un travail hémodynamique qui s'apparente à celui décrit chez tous les homéothermes.
    L'aspect purificateur de l'eau renforce les idées morales et hygiénistes associées à toute prévention. La polémique de 2008 sur la nécessité de faire boire avant d'avoir soif n'a semble-t-il toujours pas éclairé l'opinion médicale. La confusion entre hydratation et réfrigération est encore fréquente même dans les propos de médecins de santé publique intervenant sur des radios publiques, alors qu'on boit chaud dans les pays chauds pour être plus vite désaltéré. L'actualité récente conduisant une élève vétérinaire aux urgences dans un état comateux, suite à un bizutage où l'avaient forcé à boire des étudiants véto plus âgés, et titulaires d'un brevet de secouriste!, tous ces faits comme l'article ici, confirment que les représentations sur l'eau véhiculent des croyances, parfois même jusque chez des praticiens qui ont validé un enseignement sur la physiologie du rein.

    Dr Jean Minaberry Endocrinologie, Diabétologie, Nutritionniste, Bordeaux
    jeanminaberry(a)hotmail.com

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