Le diagnostic de synovite peut être fait de manière non invasive grâce à l’échodoppler. Toutefois la fiabilité des résultats dépend beaucoup de la qualité de l’acquisition des images. Celle-ci est liée bien sûr à la machine, à l’opérateur et au patient. Mais est-elle influencée par la position des articulations ?
Pour pouvoir répondre à cette question, une équipe britannique et australienne a entrepris une étude qui a inclus 63 malades présentant une arthrite inflammatoire avec un œdème au niveau des poignets, des métacarpophalangiennes ou des genoux. Les examens en niveaux de gris et doppler ont été faits au niveau des articulations les plus symptomatiques pour différents angles : poignet et métacarpophalangiennes à -30, 0, 30 et 90°, genoux à 0, 30 et 90°. Des scores de niveaux de gris et de signal doppler ont été établis sur une échelle de 0 à 3 pour les 5 articulations métacarpophalangiennes, les trois articulations du poignet, les trois récessus supra-patellaires et les deux espaces articulaires du genou.
Sur les 42 mains évaluées, le score maximum de niveaux de gris a été retrouvé dans la position 0 pour 93 % des examens (vs 33 % à -30°, 7 % à 30 °, 2 % à 90°). Il en a été de même pour le score doppler, maximum dans la position 0° pour 93 % des examens (vs 24 % à -30°, 31 % à 30°, 29 % à 90°). Des résultats similaires ont été retrouvés en ce qui concerne le poignet.
Pour les genoux (31 examinés), les scores de niveaux de gris et doppler maximaux ont été obtenus en flexion à 30° sur 94 à 100 % des examens et pour toutes les zones évaluées (vs 29 à 61 % à 0°, et 7 à 39 % à 90°).
La position de chaque articulation lors de l’examen apparaît donc influencer significativement l’évaluation échographique et il faut donc en tenir compte lors de l’interprétation des résultats.
Dr Marie-Line Barbet