Légaliser le cannabis : une vraie très mauvaise idée !

Paris, le samedi 13 février 2016 – Depuis plusieurs années, l’apparente inefficacité de la stratégie prohibitionniste pour empêcher la progression de la consommation de cannabis a inspiré certains observateurs du monde politique à préconiser une autre approche, soit une autorisation sous contrôle de cette substance. Une telle stratégie permettrait, selon eux, de mieux réglementer la distribution et la composition de ce produit et de renforcer les mesures de prévention et d’accompagnement des sujets les plus à risque remarquent les défenseurs de cette position.

Récemment, le professeur Bertrand Dautzenberg, acteur majeur de la lutte contre le tabagisme, a défendu une proposition semblable lors du 20ème congrès de pneumologie de langue française après avoir exposé son point de vue devant la presse. Il avait bien sûr pris soin de rappeler : « Je suis contre le cannabis comme je suis contre le tabac. Il ne faudrait pas en prendre du tout ». Cette précaution oratoire n’a cependant pas empêché que de nombreuses critiques fusent contre sa proposition.

Ardent pourfendeur du cannabis, qui s’attèle à en rappeler systématiquement les dangers, le professeur en pharmacologie Jean Costentin s’insurge sévèrement et non sans ironie contre les préconisations du professeur Dautzenberg n’hésitant pas à affirmer que ce dernier a imaginé un stratagème pour faire régresser la consommation de tabac en ignorant la toxicité extrême du cannabis, qu’il rappelle pour sa part de manière détaillée. Il s’inscrit par ailleurs en faux contre l’idée selon laquelle une autorisation obtiendrait des résultats plus probants qu’une interdiction.

Par le professeur Jean Costentin*

Le professeur Dautzenberg vient d’imaginer, pour baisser la consommation de tabac, de lui substituer le cannabis. Souvent un chercheur réserve au congrès où il doit s’exprimer, la primeur de ses déclarations, qui pourront ultérieurement être portées à la connaissance du public. Impatient, Mr. Dautzenberg a irrépressiblement communiqué ses cogitations à la presse, avant de les soumettre à la discussion des spécialistes de pneumologie réunis en congrès à Lille. Comme il s’y attendait, la machine médiatique, si conciliante avec le cannabis, s’est enflammée. Elle vit aussitôt en lui : un « grand médecin », un « pape de la lutte anti-tabac »,  un « médecin réputé et reconnu »,  un « médecin de renom », « l’homme de science »,  un « éminent professeur » (on trouve tous ces propos laudatifs dans le Parisien - Aujourd’hui en France du 29 janvier 2016). Parions que s’il avait tenu des propos prohibitionnistes sur le cannabis, ils n’auraient pas été restitués, ou un entrefilet aurait rapporté qu’un obscur pneumologue avait expiré une bouffée de sottise d’un autre âge sur cette drogue. Ainsi, la déclaration du Pr. Dautzenberg, en faveur d’une légalisation du cannabis, a eu un très beau retentissement médiatique.

« Un homonyme ? »

Cette posture nous navre, et ce d’autant plus que nous avons épaulé la lutte qu’il a menée contre le tabac. Avec d’autres consœurs et confrères qui ont soutenu son action nous sommes éberlués, secoués (succutés pour parler comme les pneumologues) par ses ruades et foucades.  « Ce n’est pas lui ! », « Un homonyme ? », « La presse n’a pas compris ». J’ai entendu tout cela mais, hélas, ni ses dénégations, ni ses démentis, ni ses protestations. Oui donc, Mr. Dautzenberg, pour alléger l’insupportable pression qu’exerce le tabac sur la santé de nos adolescents, a imaginé une manœuvre de diversion, visant à transférer leur appétence tabagique sur le cannabis. Pire qu’une fausse bonne idée il s’agit d’une vraie très mauvaise idée.

Le champ des substances psychoactives trop petit pour le vaste appétit des jeunes

Les jeunes, à la question posée à la cantine du lycée : « poire ou fromage ? », répondent, avec ce bel appétit, apanage de leur jeune âge, « mais des poires et des fromages ! ». C’est par le tabac qu’ils apprennent à fumer et, dans la logique toxicomaniaque du « toujours plus, toujours plus fort », ils en arrivent aux "joints" ; ajoutant au tabac de la résine de cannabis, (haschish / shit) ; alternant les cigarettes du seul tabac avec des " joints". Pour éliminer le tabac associé au shit, Mr. Dautzenberg propose qu’ils fument seulement le cannabis plante ("l’herbe", "la beuh"  en verlan, la "marijuana"), en permettant sa vente libre. Mais le compte n’y est pas, car ils veulent aussi le tabac ! Rappelons à Mr. Dautzenberg que l’adjonction de résine de cannabis au tabac, tout comme la présence naturelle de cette résine sur les fleurs et feuilles du cannabis, augmente de 200°C la température de combustion de l’élément végétal ; ce qui accroit sa décomposition thermique (pyrolyse) et génère ainsi 7 fois plus de goudrons cancérigènes que la combustion du seul tabac, et produit aussi cinq fois plus d’oxyde de carbone (CO).

Cocktail gagnant

L’association tabac-cannabis n’est pas fortuite ; le toxicomane demande aux effets stimulants de la nicotine de pallier les effets sédatifs / psycholeptiques du tétrahydrocannabinol (THC) du cannabis. Ce THC ne fait pas passer l’envie de la nicotine, tout comme la nicotine ne fait pas passer l’envie du THC. Alors qu’il est si difficile de s’affranchir d’une seule addiction, qu’elle soit à la nicotine ou au THC, quand les deux addictions sont installées il devient impossible de s’en affranchir. Bien que la nicotine rende plus volontaire, cette volonté ne permet pas de rompre avec le tabac. Le cannabis, lui, crée une aboulie, des troubles amotivationnels qui enlèvent jusqu’au désir même de s’en affranchir.

Une dangerosité cardiovasculaire plus importante que celle liée au tabac

On dispose de moyens, certes peu efficaces, pour aider au sevrage tabagique (varénicline, cytisine, bupropion..), alors qu’on est totalement démuni face à la dépendance cannabique.

Même pour un pneumologue, les effets du cannabis, encore plus que ceux de la nicotine, ne sauraient être cantonnés au seul appareil respiratoire, ni même au seul niveau somatique, car les conséquences cérébrales du cannabis sont nombreuses et majoritairement délétères.
Au niveau de la sphère O.R.L. et broncho-respiratoire, tabac et cannabis sont aussi dangereux l’un que l’autre.
Au plan cardio-vasculaire, le cannabis est encore plus dangereux que le tabac. Il est (devant le tabac) la troisième cause de déclenchement d’infarctus du myocarde ; il est à l’origine d’artérites des membres inférieurs chez des sujets jeunes (le tabac est moins impatient à déclencher ce trouble) ; il est à l’origine d’accidents vasculaires cérébraux, chez les sujets jeunes (là aussi le tabac est moins impatient pour frapper). Le cannabis est à l’origine de cancers du testicule du type « germinome non séminome », cancer qui n’est pas imputé au tabac.

Ravages sur le cerveau

C’est au niveau cérébral que la comparaison est encore, et de très loin beaucoup plus défavorable au cannabis. La nicotine stimule l’éveil, l’attention, la focalisation de celle-ci sur ce qui est pertinent, elle favorise la mémorisation. Elle réduit l’endormissement au volant, elle protégerait de la maladie de Parkinson… Le THC, lui, est sédatif / psycholeptique ; il est enivrant /ébriant ; il fait mauvais ménage avec la conduite automobile, surtout associé à l’alcool. Mi-janvier, en pleine ville, à Rouen, un conducteur ayant bu de l’alcool et fumé du cannabis a projeté sa voiture sur un arbre ; des six jeunes occupants, quatre ont été tués et deux autres très grièvement blessés…. Le cannabis, au long cours, induit anxiété et dépression  avec, pour cette dernière, en embuscade, un risque suicidaire. C’est un très grand perturbateur cognitif ; il altère gravement les capacités d’éducation et d’apprentissage, que notre société, dans la compétition internationale, doit mobiliser d’une façon redoublée.

Le THC, inondant le cerveau en pleine maturation des adolescents, peut perturber très gravement celle-ci, au point d’engendrer des troubles psychotiques. Le THC  peut soit induire la schizophrénie de novo, soit la décompenser, soit l’aggraver. Il crée de plus une résistance aux traitements symptomatiques qu’on lui oppose.

Des produits autorisés guère délaissés !

Le THC est un passage commun vers d’autres toxicomanies encore plus délétères (tous les héroïnomanes sont passés par la case cannabis). Quant à prétendre, comme l’a fait le professeur Dautzenberg, que c’est l’interdiction qui crée l’attrait, on se demande s’il avait bien présent à l’esprit le désastre des drogues licites, avec le chiffre des alcoolo-dépendants (4 à 5 millions) et celui des dépendants du tabac (13 millions). Si l’on ne compte encore "que"  1 600 000 consommateurs réguliers de cannabis en France, c’est parce qu’il est interdit. Prétendre que l’inclination à la transgression, assez fréquente chez les jeunes, fait de l’interdiction du cannabis la raison de son succès, amène très logiquement à penser que sa légalisation, les incitera à pratiquer cette transgression en s’adressant alors à des drogues encore plus "dures".

Le très mauvais exemple du contrôle du tabac

Prétendre que la légalisation du cannabis permettrait de contrôler sa vente, en l’interdisant aux mineurs (proposition avancée par les élus écologistes pour calmer les citoyens raisonnables) incite à rappeler que 70% des buralistes ne respectent pas l’interdiction de vente du tabac aux mineurs. Si, dans une démarche protectrice, le prix en était trop élevé, afin d’être dissuasif, ou si les produits proposés étaient trop faiblement dosés, fleuriraient aussitôt les produits de contrebande, vendus sous le manteau. On connait déjà trop bien tout cela, et ne cédons pas à l’invitation de réinventer l’eau tiède.

Gribouille

Le pouvoir d’accrochage du cannabis est très grand, comme en atteste son recrutement, en France, de 1 600 000 usagers réguliers, en dépit de son caractère prohibé. Constatant le recrutement énorme opéré par le tabac et par l’alcool, qui peut exclure que la légalisation du cannabis ne lui fera atteindre les niveaux de consommation de ces deux drogues licites.
Se protéger du tabac en s’abritant derrière le cannabis est une sottise, à la Gribouille, qui plongeait dans l’eau pour se protéger de la pluie.

L’urgence est d’éradiquer le tabac en renforçant son interdiction chez les mineurs, il n’est pas de leur faciliter l’accès, « par préciput et hors part », à une deuxième drogue encore plus nocive que le tabac.

 

* Professeur émérite de pharmacologie
Directeur de l’unité de neuropsychopharmacologie expérimentale associée au CNRS (1984-2008) ; directeur de l’unité de Neurobiologie clinique du CHU de Rouen (1999-2010) ;
Membre titulaire des académies nationales de Médecine  et de Pharmacie ;
Président du Centre National de Prévention, d’Etudes et de Recherches sur les toxicomanies (C.N.P.E.R.T., depuis 2007).

Le titre et les intertitres sont de la rédaction du JIM

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Vos réactions (39)

  • Grand Inquisiteur

    Le 13 février 2016

    Le 11/2 s'est tenu une réunion organisée par AVIESAN qui réunit INSERM et à propos du Cannabis et des jeunes. Une forme de tribunal inquisitorial à charge contre le cannabis. Les gaulois résistent à ce produit des barbares.
    Le Pr C croit dans la seule morale de l'île de la Cité. On y trouve Notre Dame, la préfecture de police, le tribunal et l'Hotel Dieu.
    Le cannabis fait aujourd'hui beaucoup moins de dégât que l'alcool apprenons à le connaître.
    Notre société est lourde de problèmatiques sociales économiques et psychiques.
    J'invite le Pr C à prendre le temps de s'occuper de ses addictions et de sa santé.

    Dr BJ, Addictologue à Paris

  • Il est interdit d'interdire: une plaisanterie

    Le 13 février 2016

    Merci au Pr Costantin pour sa démonstration convaincante.
    Modestement j'ajouterai que la consigne de 68 "il est interdit d'interdire" semble avoir été prise pour une ligne philosophique depuis quelques décades, quand elle représentait plutôt une révolte sous forme de plaisanterie contre les excès précédents d'interdictions autoritaires. Dans toutes cultures, indiquer tabous et interdictions forme une trame sur laquelle ou contre laquelle vont se forger les comportements des plus jeunes. Je pense que l'éducation à la connaissance des méfaits biologiques autant que psychologiques des drogues diverses est indispensable, installant un esprit critique lui aussi incontournable quand on souhaite éduquer et instruire, principale voie de la prévention à mon avis, les responsables sont les parents en première ligne, les éducateurs, le corps médical, tout le reste venant très loin derrière.

    Marie-France Hugot

  • Il y a déjà d'autres drogues tout à fait légales...

    Le 13 février 2016

    L'alcool et le tabac pour ne citer qu'eux, sont en vente libre.
    Cela a-t-il diminué notre consommation pour autant ? Cela a-t-il diminué les conduites addictives liées à ces consommations ?
    Les chiffres parlent d'eux-même...
    Peut-être que lorsque l'on aura compris qu'il vaut mieux former, informer, sensibiliser et prôner le "Ne pas commencer", et cela dès l'école primaire, on commencera à avoir des résultats sur ces addictions à portée de main.
    Dans le monde du travail, l'usage de stupéfiants est par ailleurs sous-estimé et nié, y compris par les employeurs, pourtant concernés directement derrière les consommateurs salariés et dirigeants !

    Preuve sur le dépistage pour l'aptitude aux postes dits "à risques" (voir loi Rebsamen). Une fois l'aptitude prononcée, les contrôles se diluent jusqu'à disparaître...
    A force de dire que ce n'est pas grave, que tant qu'il n'arrive rien...

    SB, Infirmière en santé au travail

  • Impossible de débattre calmement

    Le 13 février 2016

    Le conservatisme dont votre tribune fait preuve a montré ses nombreuses limites et conséquences sur la santé humaine. Il semble également toujours impossible de débattre calmement de cette consommation que vous admettez à hauteur de plus d'un million de personnes malgré la prohibition. Merci à B. Dautzenberg de tenter de maintenir le débat ouvert.

    Dr Brigitte Geffroy

  • Au Dr " BJ "

    Le 13 février 2016

    Ces propos sous forme de jugements sans argumentation n'indiquent pas une position scientifiquement établie, mais seulement polémique, ce que je pense constituer une forme d'addiction mentale...

    J'invite donc à mon tour le Dr "BJ" à se former à des techniques de communication évitant les jugements, considérant l'interlocuteur avec respect, et au minimum, argumentant point par point la démonstration du Pr Costantin.

    MF Hugot

  • Une blague ?

    Le 13 février 2016

    "Le THC est un passage commun vers d’autres toxicomanies encore plus délétères (tous les héroïnomanes sont passés par la case cannabis)."

    Cette théorie, celle dite de l'escalade, est démontrée comme étant fausse depuis belle lurette...
    Il va falloir vous mettre à la page, cher "expert" !

    De plus, priver les patients des intérêts pharmaceutiques du cannabis et tout bonnement scandaleux. La France à suivi les U.S. dans la prohibition, allez donc voir le revirement à 180° qu'ils ont effectué, nous ferons de même (comme à chaque fois) 20 ans plus tard. Déplorable...

    Mathieu Bocquillon

  • Influence des médias et du show biz

    Le 13 février 2016

    Au moins une personne sensée pour ce collègue que j'approuve. Le Dr BG est parisien donc déjà non crédible car Paris n'est pas la France.
    Les politiques, les médias, le show biz influencent ce médecin dans son jugement pour se déculpabiliser de prendre des substitutifs à la pression du travail et de la vie parisienne.
    Ils veulent nous convaincre qu'ils ont raison pour se justifier et les arguments sont non recevables par les scientifiques et medecins dignes de ce nom.Les lobbies les mafias les producteurs sans scrupules vont applaudir pour ce que dit ce Dr BG .
    Pour le professeur Dautzenberg, je comprends son raisonnement et il faut faire le buzz pour se faire entendre.

    Dominique Papin

  • Misère...

    Le 13 février 2016

    Il faut être bien bête et bien peu respectueux de l'encéphale de nos jeunes pour traiter le Professeur Costantin de "grand inquisiteur" quand il fait l'inventaire de risques graves. Encore plus quand on est "addictologue" - tiens, une nouvelle spécialité qui ne s'écrit qu'en initiales. Pourquoi pas autoriser n'importe quelle vitesse au volant pour décourager le désir de transgression qui fait rouler trop vite les mâles testostéronés, les inconscient pressés et d'autres encore?

    A croire que Gainsbourg avait plus de bon sens que certains "médecins".

    Nier les problèmes ne les a jamais empêchés d'exister et il ne suffit pas de mêler à son propos l'ile de la Cité pour avoir apporté un argumentaire convaincant.

    Merci Monsieur Costantin.

    Dr Jean-François Michel

  • Cannabis et mafia

    Le 13 février 2016

    La légalisation du cannabis n'aurait qu'un avantage, mais il est de taille. Retirer aux trafiquants une source de revenus dont l'état pourrait profiter en taxant le cannabis comme il le fait pour le tabac.
    Avantage subsidiaire : revenir progressivement à des cannabis "normaux", non enrichis en produits toxiques.

    Son immoralité est évidente et je comprends les gens hostiles à la légalisation du cannabis, tout comme ceux qui s'opposaient à la fin de la prohibition de l'alcool aux USA. Ils ont moralement raison mais leur position n'est pas, en pratique raisonnable.

    Dr. Etienne Choppy

  • Alcooliques

    Le 13 février 2016

    Ils ont tous commencé par boire du lait…

    Dr Éric Boissicat

  • La raison est contre, les faits sont pour

    Le 13 février 2016

    Les prohibitions sont nocives : produits frelatés et guerres dans l'économie souterraine inévitablement générées.
    Une libéralisation cassera le marché, mais offrira des produits contrôlés, c'est le côté positif.
    Mais que fera-ton des dealers réduits au chomage ?
    Ce n'est pas le moment, quelques personnes meurent du cannabis, mais beaucoup en vivent...

    Dr Jean-Marie Malby

  • Un monde sans...

    Le 13 février 2016

    Personne ne nie les effets délétères du cannabis dans ce débat que je ne trouve vraiment pas à la hauteur du problème. Connait-on une culture sans "culture" d'un produit psychoactif. Personnellement je trouve la différenciation entre drogues dures et drogues dures n'est pas fondée. Il y a des drogues légales, et des drogues illégales. Les deux pouvant (plus ou moins selon les sujets) entraîner plus ou moins rapidement une dépendance et des effets secondaires dramatiques. Dans aucun pays la prohibition (à différencier de l'interdit et de la sanction d'un usage excessif) n'a fonctionné, sauf à enrichir les réseaux illégaux. Alors que faisons-nous? A nous, médecins et médias, d'informer sur les effets (positifs et négatifs - s'il n'y avait que des effets négatifs, il n'y aurait pas de drogués) des produits. A la loi de définir le permis et l'interdit. A la police de poursuivre et aux juges de juger. Par contre, puisqu'il n'y a pas de monde sans (produit psychoactif) comment et où mettre la limite entre le permis et l'interdit, l'usage et le mésusage? L'alcool est une drogue (dure parfois) et son usage abusif est sanctionné. Rien n'empêche à la fois de "légaliser le cannabis" (pour casser les trafics) d'amplifier l'information et de sanctionner davantage son usage au volant, en entreprise, tout en développant un accompagnement des soins plus important comme pour d'autres addictions… La légalisation sans rien d'autre n'a pas de sens. La prohibition sans rien d'autre, pas plus.

    Dr François Balta

  • D'accord pour le ni-ni du Dr Balta

    Le 14 février 2016

    Sur le chemin de la légalisation de toutes les drogues se trouve la maturité du public, surtout jeune, elle-même dépendante de l'éducation, celle des parents qui sont à éduquer pour savoir comment en parler à leurs enfants, en amont de l'usage futur éventuel. C'est ce staff qui nous manque dans la cohérence.

    Pour l'abus d'alcool, la légalisation chez nous n'empêche pas la montée de son usage, justement faute d'éducation-prévention.

    A nous, corps médical + associations, de faire en sorte que avec un projet global à élaborer et insuffler aux autorités politiques tout en le mettant déjà en oeuvre.

    Nous devons tous collaborer pour que nos enfants ne traitent pas leurs névroses existentielles avec des moyens morbides.

    Marie-France Hugot

  • Aussi facile que de se faire livrer une pizza

    Le 14 février 2016

    Monsieur les technocrates, il serait temps d'ouvrir les yeux, la légalisation du cannabis n'aurait pas pour effet d'inciter à sa consommation, il est aujourd'hui aussi facile d'acheter du cannabis que de se faire livrer une pizza.

    Pierre Etienne

    Un jeune interne

  • Contrevérités

    Le 14 février 2016

    Un tissu de contrevérités navrantes
    Honteux de mettre en avant les âneries ineptes de ce Mr Costentin.
    1) Légaliser n'augmentera pas la dangerosité du produit et n'augmentera pas son usage
    mais cela pourrait diminuer celui de l'alcool vraie drogue dure.
    2) Il est très probable que le cannabis protège de nombreux cancers.
    Par bonheur je vois que les commentaires sont très majoritairement intelligents.
    Bravo à vos lecteurs et honte sur vous!
    On voit bien que vous ne connaissez rien au sujet!

    Dr Y B

  • Gribouille contre "Yaqu'à pas"

    Le 14 février 2016

    Personnellement, les propos du Pr Dautzenberg m'ont fait réfléchir, mais je ne vois dans ceux du Pr Costentin aucune proposition, ou piste de réflexion. Selon lui, "Y a qu'à pas" fumer de cannabis. C'est un peu court.

    Dr Philippe Mayran

  • Légaliser le cannabis n'est pas la solution

    Le 14 février 2016

    Merci au Pr Costentin,
    Vous avez rappelé des données convaincantes. Vous n'avez insulté personne et pourtant certains trouve du plaisir à polémiquer en faisant abstraction des conséquences pharmacologiques bien établies.

    Dr M. Ben Ghorbal

  • Jamais sanctionné

    Le 14 février 2016

    Ils parlent de cannabis illégal en France! Mais le cannabis est non seulement légal (jamais sanctionné par une magistrature qui repose) mais disponible partout et surtout devant les écoles où nous envoyons nos chers petits pour apprendre à lire écrire et compter, ce que l'on ne leur apprend plus! Et ce que le cannabis empêche car il enraye les connections neuronales qui permettent à ceux qui les sollicitent à fond de "réussir" dans leurs études.Il nous faut vanter le cannabis pour être dans le vent de l'histoire et permettre un jour à nos politicards de tous bords de pouvoir enfin le taxer et faire comme les ricains : renflouer les ressources étatiques qui en ont toujours bien besoin.

    Quant aux propriétés pharmacologiques utiles, elles existent certes mais elles sont ridicules face à l'arsenal dont on dispose (je pense aux effets antalgiques par ex). La presse bien pensante est unanime pour faire le lit du cannabis et rendre taiseux de vieux grincheux qui oseraient critiquer les ricains et bien sur le cannabis qu'on ne cesse de nous vanter! Pendant ce temps quelques jeunes élèves brillants décrochent de leurs études ou se font virer de Centrale (j'ai vécu le cas) car ils sont trop camés,pauvres chéris...

    Dr Pierre Rouzaud

  • Cannabis : entre mensonges et vérités

    Le 14 février 2016

    S'il est aujourd'hui encore pensé que le cannabis est plus dangereux ou plus addictif que l'alcool, c'est très certainement parce que la loi interdit de faire l'éloge des produits classés comme stupéfiants, sous risque d'être accusé d'incitation à la consommation du-dit produit. Une bêtise monumentale puisque rendant compliqué voir impossible le simple fait de justifier que le cannabis est physiologiquement moins addictif que la cigarette, (et un peu plus que le café, se situant entre les deux); qu'il n'a jamais, de source avérée, tué d'overdose en plus de 10 000 ans de culture; qu'il est désigné comme neuroprotecteur dans plus de 500 études américaines sérieuses; que son utilisation, dissociée du tabac, présente beaucoup moins de risques pour la santé.

    La loi française empêche une sensibilisation intelligente et juste des français sur les véritables effets du cannabis sur l'organisme. S'il nous est donc interdit de parler des points positifs, il ne nous reste donc plus que les points négatifs, qu'importe la véracité des propos.

    Pourtant, de très nombreuses études (pour un total de 30 000 ne serait-ce que pour les États-Unis) tendent à réfuter les dires du Pr. Costentin. Il est une évidence qu'abuser d'une substance, stupéfiante ou non, est nocif pour l'organisme, mais désinformer ou empêcher la correcte information des individus sur les substances en question est à mon sens bien plus dangereux encore. Il serait temps d'arrêter de jouer.

    J.L, chercheur au CNRS

  • Vous qui prétendez connaître un lien entre THC et schizophrénie...

    Le 14 février 2016

    Or, on vous rappellera que la prévalence de la schizophrénie (en France et dans le Monde) reste obstinément de 1% (avec sans doute bien plus de génétique dans cette affaire !).

    Par ailleurs, et beaucoup plus grave que votre seul exemple médiatique se voulant "illustratif" des dangers du THC, quel lien comprenez-vous entre THC et suicide ?
    Afin de vous aider un peu, je vous invite à considérer les chiffres vertigineux du suicide en France (sans doute bien plus que les 11 000 décès reconnus officiellement), avec par exemple ce constat consternant :

    Le taux de suicide chez les personnes âgées reste élevé : 28 % des suicides ont concerné des personnes âgées de plus de 65 ans.

    ( http://social-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-mentale-et-psychiatrie/article/etat-des-lieux-du-suicide-en-france ).

    Aussi, très confraternellement, je vous saurais gré de bien vouloir réorienter vos "recherches" sur un sujet bien plus opérant que vos "cris d'orfraie itératifs" sur un sujet que vous avez somme toute encore beaucoup de mal à maîtriser et puis, de bien vouloir réécouter celui que vous dénigrez avec si peu de confraternité ! (Et, il parle de feuilles d'herbe et non pas de résine associée à votre cher tabac !) : (en effet vous prétendez ceci : "...le toxicomane demande aux effets stimulants de la nicotine de pallier les effets sédatifs / psycholeptiques du tétrahydrocannabinol (THC) du cannabis...", d'où sortez-vous une telle ineptie ?...

    http://www.franceinfo.fr/fil-info/article/le-pr-bertrand-dautzenberg-prend-position-pour-la-liberalisation-de-la-consommation-de-majijuana-758447

    Dr Frédéric Lascoutounax


  • Injures et arguments

    Le 15 février 2016

    Je déduis de sa façon de s'exprimer que le Dr YB doit être à la fois bien jeune et manquer d'expérience. Injurier le Pr Costantin n'est pas un argument, affirmer que " ...le cannabis protège probablement des cancers " ne lui enlève rien de ses nuisances immédiates comme de long terme.
    Le Dr YB n'a pas donné ses compétences et titres, dommage. On serait tenté de lui opposer des jugements aussi intolérants et irrespectueux que les siens. Céder à la tendance " mode " qui consiste à isoler un élément de l'ensemble dans une réflexion complexe n'est pas scientifique et conduit à des conclusions hâtives. On pourrait en déduire également qu'il est un adepte du cannabis pour le défendre à corps et à cris ?

    Marie-France Hugot

  • THC et prévalence des schizophrénies.

    Le 15 février 2016

    On voit encore ressortir parfois l'un des fameux sophisme chez les amateurs du petit pétard pas méchant face aux ravages bien documentés du tabac et de l'alcool : le fait que la prévalence des schizophrénies ne dépasserait toujours pas les 1% serait une preuve épidémiologique de l'absence de lien entre THC et ces troubles. Quelles études récentes et prospectives étayent cette affirmation ? Les études prospectives centrées sur les liens effectifs entre consommation de cannabis et prévalence des psychoses (Andersson, Arsenault, Van Os...), avec contrôle des autres facteurs (données socio-biographiques, comorbidités, fonctionnement prémorbide...) montrent toutes, au contraire, une augmentation du risque chez les fumeurs vs non fumeurs, avec odd ratio autour de 4, et 10 pour des consommations ayant débuté avant l'âge de 15 ans. Ces éléments sont plus fiables que l'assertion un peu floue selon laquelle la prévalence des schizophrénies ne bougerait pas. De plus, bien que la consommation progresse dans toutes les couches d'âge, elle concerne majoritairement les plus jeunes. Se fier à la prévalence dans la population générale dont l'âge moyen dépasse les 40 ans est la démarche la moins discriminante qu'on puisse imaginer. Enfin "la" schizophrénie, ça n'a pas de sens depuis la création du terme par Bleuler il y a un siècle. Parlons plutôt des schizophrénies, groupe hétérogène, au sein des psychoses, groupe encore plus vaste et hétérogène, incluant des troubles plus où moins aigüs, subaigüs ou chroniques, dont les "pharmacopsychoses". Ce dernier concept a des limites de plus en plus floues, tant la survenue d'un premier épisode psychotique sans cannabis se fait rare. Toutes ces entités, ainsi que les troubles affectifs, et les troubles psychiatriques en général, d'ailleurs, ne semblent pas en régression. Les études focalisées sur le lien statistique entre consommation de cannabis et l'ensemble de ces troubles montrent toutes l'existence de ce lien, jamais en faveur du cannabis. Aujourd'hui, nul professionnel de la santé n'oserait soutenir le contraire.

    Il y a peut-être encore quelques médecins qui nient cela, mais soit leur pratique ne les expose pas à gérer les populations concernées, soit ils ont eux-mêmes l'esprit un peu brumeux. En tout cas, ils parlent fort de ce qu'ils connaissent visiblement fort mal.
    Et bravo au Pr Costentin.

    Dr Benoit Chabot, Psychiatre de liaison au CHU de Caen

  • Cannabis et effets somatiques

    Le 15 février 2016

    Mais si, c'est dangereux pour le corps, le cannabis ! Et ceux qui parlent de lecteurs "intelligents" mentionnent des commentaires bien peu étayés. Seule chose vraie : la prohibition freine l'essor de vraies grandes études épidémiologiques sur le sujet. Voici pêle-mêle quelques éléments que vous pourrez vérifier : sans doute autant d'agents oxydants, cancérigènes, athérogènes... dans la fumée de joint que de cigarette de tabac, ce qui en soi ne veut pas dire grand-chose car cela dépend entre autre de la nature du produit utilisé MAIS la feuille de chanvre n'est pas du tout innocente. Incriminer seulement le "shit" qui contient du pneu, etc... me semble tenir de la légende urbaine. Total : athérome (étude en cours sur les artériopathies), BPCO, cancers... au delà de commentaires passionnés (si j'en suscite, tant mieux), attendons le résultat de grandes études prospectives sur ces différents risques, mais il faudra attendre encore quelques décennies avant d'y voir plus clair. En attendant, chacun peut choisir son discours en fonction de ce qu'il voit de ses yeux (travailler en transversal en milieu hospitalier permet de voir pas mal de choses) et de sa propre sensibilité, entre "allez-y les gars, c'est complètement safe" et "attention, c'est beaucoup plus méchant que ce qu'on pense".

    Dr Benoit Chabot, Psychiatre de liaison au CHU de Caen

  • Navrant

    Le 15 février 2016

    Navrant de lire et relire des propos avec une prise de position quasiment politique (conviction religieuse aussi ?) sur sujet médico-social aussi important.
    Rien à dire d'autre que ce qui a été écrit par mes confrère.

    Dr Jean-Marc Maillard

  • Raison garder ...ou seulement enfin trouver ?

    Le 17 février 2016

    Ouhf! Les pères-la-morale ont encore du jus, dirait-on, mais que leur argumentaire est de plus en plus contestable et semble dépassé... Rappel : le tabac est un poison, le cannabis une drogue psychoactive légère qui a aussi une toxicité somatique, mais parmi les plus faibles morbidités. Si l'on peut reprocher au cannabis de ramollir les jeunes ou -oh horreur!- de divertir les adultes, que ne se pose t-on pas la question de ce qui fait une telle consommation dans notre pays ? La plupart des mammifères s'alcoolisent volontiers à l'occasion (à commencer par les vaches qui laissent fermenter les pommes au sol ...enfin ça c'était quand elles broutaient au pré !). La recherche d'une ivresse, d'un changement de conscience, semble ubiquitaire dans le vivant doté d'un télencéphale, et ce n'est pas ceci qui rend irresponsable ou dangereux : voyons plutôt le verre à demi plein : les arguments comme quoi "la drogue" est responsable des lamentables accidents sont fallacieux : c'est la responsabilité de l'usager qui est en cause : l'accent est à mettre sur l'éducation, et un "bien-vivre" dans notre société, afin que les ménages soient moins enclins à être chaotiques (on pourrait aussi commencer par réduire la quantité d'émissions débiles ou violentes à la télévision et leur préférer des sujets positifs et d'éveil, s'il existait une volonté politique pertinente d'amélioration sociale...) ...objectif de bien-vivre ensemble et avec soi-même qui s'atteindrait mieux si l'on avait la maturité collective de sortir de la culpabilisation, laquelle est en fait une tentative de déresponsabilisation de la part de celui qui juge (on devrait commencer par appliquer cela pour assainir la vie politique : marre d'être "guidés" par des irresponsables hypocrites et égoïstes !). Le cannabis est naturellement présent dans notre cerveau, en forcer la concentration sans doute symptomatique d'un "déséquilibre", mais qui peut se prétendre parfaitement équilibré ? Tous les amateurs de bon vin qui peuvent aussi parfois apprécier une petite cuite ne deviennent pas éthyliques ou chauffards, tous les fumeurs de joints récréatifs ne deviennent pas des tueurs au volant (le fumeur a des réflexes ralentis, mais l'enivré à l'alcool appuie sur le champignon...). Quand cesssera-t'on de stigmatiser infantilement ? C'est le meilleur moyen de renvoyer ceux qui sont en difficulté avec ces substances dans la cellule de leurs problèmes sans leur proposer de solution. Sachons être plus adultes.

    Dr Felix Galeyrand

  • C'est celui qui dit qui l'est.

    Le 18 février 2016

    Le discours le plus moralisateur est tenu par les vrais conservateurs d'aujourd'hui : les permissifs. Leur discours est discrédité par beaucoup de concernés : ceux qui ont une consommation problématique : décrochage scolaire, hospitalisations en psychiatrie à répétition, évolution vers la situation de handicap..."l'on peut reprocher au cannabis de ramollir les jeunes...LOL " Bah oui, c'est ça. mais quand c'est notre boulot quotidien de s'en occuper, ça ne fait rire que moyennement. Et, parole de vieux "qui a encore du jus" : l'explosion de toute une variété de troubles psychiatriques hybrides impliquant différents degrés de consommation de cannabis n'est pas une vue de l'esprit. Tous ceux qui exercaient déjà au siècle dernier (LOL ! Pfff...) dans une région qui n'était pas encore trop infiltrée par le produit le savent : le panorama a complètement changé : plus de troubles, plus graves et plus chroniques. L'ancienne notion de "BDA" s'étiole tant les symptômes de traîne trainent en longueur de nos jours.

    Le discours permissif, anti-préventif, est le plus daté, ringard. Il est l'apanage d'une infime minorité qui se croit forte car elle l'ouvre grande, tandis que la majorité, comme trop souvent, est trop silencieuse, impressionnée sans doute par quelques plastronneurs. Il serait intéressant que ces personnages narcissiques et peu intéressants s'effacent et laissent la place à des gens plus sérieux, pour qu'on (psychiatres et médecins de toute spécialité) puisse mieux travailler avec les addictologues.

    Dr Benoit Chabot

  • Cannabis subi: un Cauchemar !

    Le 19 février 2016

    En vacances au Maroc , il y a 50 ans (j' en ai 75 actuellement), on m' a infligé du cannabis en confiture , après que je l'ai refusé en cigarette lors d'une soirée ... J'ai mis deux jours à me sortir d'un état effroyable de désorientation complète, sans me nourrir, sans savoir où j' étais. Quand j 'en suis sortie : je suis tombée dans l' escalier et me suis retrouvée à l' hôpital d' Agadir ...
    Cette drogue est une saloperie qui vous casse le raisonnement et la mémoire.
    Empêchez vos enfants de commencer et interdisons certains métiers à ceux qui fument régulièrement. C 'est vital.

    Dr F VDB

  • La carotte et le baton

    Le 20 février 2016

    Tout le monde ici a un peu raison : tous conviennent de l'augmentation de l'usage de toutes les drogues chez nos jeunes et chez pas mal de leurs parents, ce qui témoigne d'un ensemble de désarrois copieux.Chez de jeunes adultes actifs cadres-sup qui fréquentent mon cabinet, je constate souvent une autre addiction aux endorphines, ils courent comme des fous dans la pollution parisienne, pour évacuer leur stress au travail, et je dois les mettre en garde et proposer mieux, plus constructif. Ce qui passe par des prises de conscience nécessitant du temps de dialogue...avec mes honoraires lamentables.

    Nos sociétés malades, nos politiques plus ou moins pourris, nos propres questionnements n'ont pas de réponse immédiate satisfaisante, l'espoir nous manque pour diminuer les causes à l'origine de toutes ces détresses. Pour l'heure, un peu de carottes et un peu de bâton et beaucoup d'éducation surtout. Nos approches deviennent "globales " par nécessité, toutes les autres sont faibles, assorties d'un focus trop limité.

    Marie-France Hugot

  • Ergotages

    Le 21 février 2016

    Lequel plus que l'autre gèle
    Lequel préfère les rats
    Celui qui croyait au ciel
    Celui qui n'y croyait pas.

    Un débat d'une débilité consternante, identique aux ergotages des Conciles sur "la pollution nocturne est-elle un péché ?", à quand un débat pour ou contre la tuberculose ?

    Dr Claude Jacob

  • Douce ?

    Le 21 février 2016

    Il est effarant de voir des confrères, le plus souvent anonymes, prétendre que le cannabis est une drogue douce au motif que la mortalité serait nulle...
    Quand on a vu dans son entourage ou chez ses patients le déclenchement de schizophrénies ou d'autres psychoses suite à une première prise de cannabis, ou même a minima la déscolarisation et toutes ses conséquences, on ne peut pas accepter ce genre de discours de soixante-huitards attardés dont le discours semble plutôt auto-justificateur que médical.
    Merci au Pr Costentin d'avoir le courage de dire haut et clair ce qu'il en est, à contre-courant de la bien-pensance médiatique.

    Dr Michel de Guibert

  • Brulons les champs de Cannabis !

    Le 21 février 2016

    Navrant, affligeant, de lire les commentaires écrits réfutant les arguments du Pr Costentin.
    Je ne peux qu'appuyer les propos du Pr Costentin.
    Comment un professionnel de santé, sensé vouloir le bien de ses contemporains peut-il promouvoir la vente libre du cannabis ?
    Peut être veulent ils défendre leur fond de commerce ou se déculpabiliser de leur propre consommation ?
    La vraie vie, la médecine de terrain, ce sont les milliers de jeunes actuellement endormis, rendus apathiques, et décrochant, abimés par les joints version 3.0, hyper-concentrés en THC...
    Réveillez-vous, les joints de 68, c'est fini!

    Si vous prônez la permissivité, alors pourquoi-pas la vente libre des alcools au mineurs, ou le permis de conduire dés 14 ans, ou même pourquoi pas le Subutex en vente libre?

    Rencontrez les familles brisées par le cannabis, venez ramassez les corps en bouillie sous les tôles des jeunes gens qui venaient d'en fumer avant de sortir de la route... C'est l'urgentiste que je suis qui peut en parler!

    A croire que votre souhait est celui d'endormir notre jeunesse et surtout de ne pas lui permettre de se dépasser, de construire et de transmettre....
    Plutôt que de critiquer celui qui souhaite vous ouvrir les yeux (mais il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir) luttez pour éradiquer cette saloperie et aller bruler les champs !
    Si même les soignants adhèrent à enlever les seules et rares mesures de protection qui existent encore, alors nous sommes perdus...

    Dr FC, urgentiste depuis 20 ans

  • Réponse bienveillante au Dr Benoit Chabot

    Le 21 février 2016

    Je voudrais vous indiquer aussi, à propos de votre argutie sur le "sophisme" (et les esprits un peu embrumés !...) que les porteurs de casque de moto ont bien plus de risque d'avoir un traumatisme crânien que la population générale et pourtant, cela ne signifie pas que le casque de moto soit la cause du TC mais, bien sûr un marqueur... Savez-vous ce qu'est un "simple marqueur" ?... (Voyez sur un bon moteur de recherche : " Cum hoc ergo propter hoc ").

    Et, pour vous donner à réfléchir sur d'autres études que vous n'auriez peut-être pas lues...

    http://www.jim.fr/medecin/pratique/recherche/e-docs/genetique_de_la_schizophrenie_on_peut_ajouter_le_complement__156889/document_actu_med.phtml

    http://www.jim.fr/medecin/pratique/recherche/e-docs/cannabis_et_psychose_une_question_de_dose_150854/document_actu_med.phtml

    (Merci au JIM, c'est un minimum !)

    Dr Fréderic Lascoutounax

  • Réponse au Docteur Lacoutounax

    Le 24 février 2016

    Gardez vos cours sur les marqueurs pour les internes. J'ai quelques publications à mon actif au sujet des facteurs de vulnérabilité dans les schizophrénies. Un raisonnement causaliste n'a pas (ou ne devrait pas avoir) cours dans un raisonnement scientifique. Le contenu de vos commentaires "bienveillants" laisse supposer que vous estimez posséder quelque connaissance sur le sujet. Vous ne m'avez pas convaincu sur ce point.

    Le public a besoin d'explications claires sur les risques : facteurs impliqués et issues possibles. Tout le monde peut comprendre un modèle complexe, dit "de vulnérabilité à seuils multiples", impliquant facteurs génétiques, ou physiques plus largement, et environnementaux (dont psychosociaux, et toxiques notamment). Ce modèle était déjà bien compris par Bleuler il y a un siècle. Aucune cause clairement identifiée (l'hypothèse d'un "schizogène" unique est rejetée depuis longtemps, malgré la profusion d'études génétiques, qui apportent au demeurant des pistes intéressantes). Mais des multitudes de facteurs dont des multitudes d'équipes de recherche évaluent le poids statistique. Le cannabis est l'un d'eux. Le virus de la grippe, les complications obstétricales, le déficit en graisse marine en sont d'autres, parmi des dizaines sérieusement considérés.

    De notre point de vue, l'identification de facteurs susceptibles d'être impliqués dans l'augmentation du risque de développer une schizophrénie ouvre la voie de la prévention de ce trouble à l'évolution si lourde. Ni argutie, ni idéologie ou autre point de vue navrant dans tout ça. Je m'interroge simplement sur ce qui motive les personnes qui dénigrent systématiquement les démarches scientifiques rigoureuses. C'est cela qui reste pour moi le plus grand mystère.

    Dr Benoit Chabot

  • Vu du Pacifique

    Le 25 février 2016

    Pas de cannabis ni kava autorisés en métropole sous prétexte de protection de la population, mais fières exportations tous azimuts d'alcool bravo ! Je rappellerais simplement que l'alcool (3eme drogue la plus dangereuse) fait au moins 150 morts par jour en France, est la première cause d'hospitalisation, que l'on est entrain d'aggrandir le vignoble (+ 8000 hectares) et libéraliser la publicité, et se vanter de faire de miracles économiques avec son exportation (sources " Le Monde " et JIM). C'est donc un crime que de diffuser cette substance psychotrope aux effets aussi délétères, rendant agressif (80% des violences conjugales), et responsable d'autant de drames (pour les femmes surtout!) dans les pays en voie de développement. Que ce soit autorisé en France pourquoi pas, mais envahir la planète de cette drogue dure est un génocide culturel et physique purement cynique. Alors, les petits atermoiements quant à la légalisation de quelques "pétards" déjà largement répandus en métropole sont un peu mesquins et font figure de guerre idéologique, très mal venue lorsque l'on est au contact permanent de l'offensive "légale" d'une drogue ultra-dangereuse comme l'alcool dans les îles du Pacifique, par des états ayant très bonne conscience semble-t-il avec ce commerce juteux.

    Jean Paul Forest, Kinésithérapeute, Tahiti

    PS : arrètez de rêver, le cannabis ne sera pas légalisé car il faudrait alors s'occuper sérieusement des cités, ce qui serait bien plus cher et plus pénible que les bénéfices d'une vente étatisée.

  • Légalisation du cannabis

    Le 26 février 2016

    Personne ne doute que le cannabis soit toxique, on peut polémiquer sur le fait que cette drogue soit plus ou moins dure que le tabac, peu importe. Les professionnels de santé savent bien que l'héroïne (pour prendre une drogue bien dure...) crée des addictions catastrophiques, et que la substitution (buprénorphine) larga manu, via les pharmaciens (et les prescriptions sans contrôle...) ne change guère la donne. Donc, c'est pas bien, y fallait pas y aller... Tous les intervenants professionnels de santé limitent leur raisonnement à ça !
    Dans la vraie vie, les toxico (à l'héroïne, à l'alcool, au tabac, etc) existent, et se moquent des discours sanitaires en général, de prévention ou de modération. Donc il faut encadrer la pratique. Et au besoin la taxer.
    Car c'est ça, le vrai moteur, que les éminents addictologues cachés dans les hôpitaux ne voient pas : le trafic est une industrie rentable. Mettre le cannabis dans une pratique légale, avec 80 % de taxes, comme le tabac, c'est certes une recette de poche pour l'Etat, mais c'est surtout la ruine des dealers. Ce qui est le premier pas vers la résolution des problèmes sociaux et sanitaires des populations concernées. Après on gérera les toxicomanes "légaux", comme on gère les alcooliques ou les tabagiques.
    Tant que le pas n'est pas franchi, chacun garde sa bonne conscience et ses leçons de morales, et chacun facture des consultations d'addictologie ou des boites de produits de substitution, et rien ne change. Finalement, n'est ce pas l’intérêt de professionnels de santé, qui prime comme bien souvent sur celui des patients et surtout de la société ?

    Agnès Ghestem

  • État Dealer ?

    Le 27 février 2016

    Légaliser le cannabis, c'est faire de l’État un dealer ! ...et subsidiairement délivrer un message de tolérance car, comme chacun sait, en France ce qui est légal est considéré comme normal.

    Dr Michel de Guibert

  • Un disciple de Gabriel Nahas

    Le 27 février 2016

    Jean Costentin est un suiveur de feu Gabriel Nahas idéologue anti-cannabis. Ce monsieur, pour prouver que le cannabis était nocif, posait un masque à gaz sur des singes et leur faisait respirer la fumée de cannabis pendant des heures. Après avoir euthanasié ses animaux, il décortiquait leur cerveau et montrait les lésions que provoquait la substance sur celui-ci. Les singes avaient respiré l'équivalent de soixante-trois joints sur une courte durée. La réalité des consommateurs les plus excessifs (très rares) est d'une dizaine par jour ; par jour et pas en quelques heures.

    Quant aux légalisations, elle doit se faire. Il y a des consommateurs et il y en aura toujours... Autant qu'ils s'adonnent à leur mauvaise habitude dans des conditions saines. C'est-à-dire ne pas acheter des produits frelatés, dans des lieux contrôlés par la collectivité et non par des criminels, qu'ils puissent être suivis par des praticiens formés qui ne risqueront pas de se prendre des retour de bâton de la loi du 30 décembre 1970 et qu'il y ait une information digne de ce nom (c'est-à-dire non idéologisée). Les autres drogues pourraient suivre le même chemin comme ça se fait en Suisse et dans d'autres pays pour l'héroïne. Pour les gens les plus "addicts" elle est distribuée après demande auprès de l'Office fédéral de la santé (ou autre nom) par les soignants. La personne concernée est suivie par des personnels compétents pour ne pas se "désintégrer". Les autres bénéficient de produits de substitution avec un encadrement psychosocial. Ceci aurait l'avantage de retirer la distribution des mains de la criminalité organisée, puisque tout le processus (production et vente ou distribution sanitaire) serait faite sous le contrôle de la collectivité. tant qu'à se défoncer, autant le faire dans de bonnes conditions et sous contrôle.

    Pierre Bérard

  • Réponse simple au Dr Benoit Chabot

    Le 27 février 2016

    Merci pour votre réponse. Mais, pourquoi une faute à mon nom qui s'écrit comme il s'écrit et se prononce comme il s'écrit ?... En plus, tout comme je l'ai fait pour le vôtre, un simple copié-collé sur ma signature aurait suffi.
    Sachez Monsieur que, si je donne des leçons à certains, c'est que je pense qu'ils les méritent et que je m'estime confortablement à la hauteur de ce que mon dire de la parole dit ! Voilà pour vous...
    Quant aux leçons aux Internes auxquelles vous me renvoyez si sympathiquement, sachez que je le fus moi-même puis, Assistant des hôpitaux ; et, c'est grâce à des Maîtres bien plus bienveillants que vous, que j'ai eu l'honneur d'apprendre, avec le goût de l'effort et la soif de garder les yeux ouverts...
    Pour votre gouverne donc, gardez bien les yeux ouverts sur ce qui est en train d'advenir dans vos certitudes approximatives, notamment sur le fait qu'on viendrait de découvrir qu'Hydroxyzine (Atarax), augmente l'espace QT et devient donc "non-recommandé" chez la personne âgée (molécule tellement plébiscitée par la CNAM comme alternative aux BZD !) ainsi que sur tout ce qui concerne le Valproate pour sa tératogénicité humaine...
    Enfin, sachez que pour l'heure le blog du JIM est réservé à ses abonnés, médecins de surcroît...
    Essayez donc de leur parler propre, merci bien.

    Dr Frédéric Lascoutounax

  • Fumeuse fumette

    Le 15 mai 2016

    Le cannabis pour tous ? La violence épistolaire d'ardents défenseurs semble être l'effet d'ardents consommateurs. Plus qu'un risque c'est un danger pour chacun et pour chaque famille.

    Dr Isabelle Gautier

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