Les patients à risque d’ESPT et de PCLS peuvent être identifiés aux urgences, mais comment prévenir la survenue d’une symptomatologie chronique ultérieure ? Une équipe de Bordeaux a tenté de réaliser, immédiatement après un évènement stressant, une séance d’une méthode utilisée dans le traitement des ESPT, en l’occurrence l’EMDR (pour Eye-Movement Desensitization and Reprocessing).
Cette forme de psychothérapie, développée depuis la fin des années 1980, est basée sur les mouvements oculaires. L’idée de cette étude est d’utiliser ce traitement, au cours d’une unique séance, à titre préventif pour éviter l’apparition d’un trouble chronique.
3 % d’EPST dans le groupe EMDR
Pour évaluer cette approche, ils ont mené une étude en ouvert auprès de patients à risque de développer un PCLS ou un ESPT pris en charge au CHU de Bordeaux. Les 130 patients évalués étaient répartis en 3 groupes : EMDR, réassurance, et groupe témoin. Lors du rappel à 3 mois, 3 % des patients ayant bénéficié d’une séance d’EMDR présentaient des symptômes d’ESPT, contre 16 % dans le groupe réassurance, et 19 % dans le groupe témoin. Les symptômes de PCLS étaient de 15 % dans le groupe EMDR, contre 47 et 65 % respectivement dans les groupes réassurance et témoin.Au-delà des résultats encourageant de cette étude, cette communication soulève plusieurs questions, qui seront sans doute discutées dans la publication qui ne manquera pas de paraitre. En effet le mélange des ESPT et du PCLS, s’il est compréhensible sur le plan conceptuel, risque de brouiller l’application de ces résultats.
D’autre part, on peut s’étonner de l’utilisation d’un groupe « témoin » (et même de son caractère éthique) en l’occurrence : les patients n’étaient pas du tout rassurés en passant aux urgences pour un évènement stressant ? Cette étude permet surtout de montrer que l’utilisation d’une technique psychothérapeutique aux urgences est possible et pourrait être efficace.
Dr William Hayward