Les dangers de l’environnement

Les enfants sont exposés à de nombreux agents physico-chimiques et ils sont plus sensibles que les adultes à ces produits car leurs organes sont en développement et ils absorbent et métabolisent différemment certaines substances. La prise de conscience des dangers qu’ils encourent est cependant assez récente. Sur ce point, l’histoire du tabagisme passif est instructive. A présent, ce dernier est incriminé dans de nombreuses pathologies que ce soit dans la « mort subite du nourrisson », les infections respiratoires, les otites, l’asthme, ou encore dans certains troubles cognitifs et comportementaux de l’enfant.

Les pédiatres peuvent jouer un rôle important dans le dépistage et la prévention des risques inhérents à l’environnement parce que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la plupart des expositions surviennent au domicile et sont dues à des agents naturels.

Les questions à poser aux parents dépendent de l’âge de leur enfant.

Schématiquement, pour les enfants de 2 mois, c’est la richesse des boissons en nitrates et l’humidité éventuelle du logement qui doivent être recherchées. Les nitrates, contenus dans l’eau servant à préparer les biberons, sont en effet susceptibles de provoquer une méthémoglobinémie et d’augmenter le risque de certains cancers à l’âge adulte. Il est ainsi recommander aux parents de vérifier régulièrement la teneur en nitrates de l’eau d’un puits familial par exemple. Par ailleurs, l’humidité et les moisissures augmentent les risques d’asthme et d’allergie respiratoire. Des cas d’hémorragie pulmonaire ont été rapportés chez des petits nourrissons.

A 6 mois, l’enfant peut ingérer des poussières/écailles de peinture au plomb. Il existe une relation inverse entre la plombémie et le QI à 3 et 5 ans, mêmes pour des taux < 100 μg/l. L’ancienneté du logement et son état devront ainsi être précisés.
 
A l’âge scolaire, on se méfiera plus particulièrement :
-du radon (gaz radioactif naturel, issu des roches et terrains contenant de l'uranium et du radium qui augmente les risques de cancer du poumon et de leucémie aiguë myéloblastique avant dix ans) ;
-des vapeurs de mercure (plus lourdes que l’air, elles sont inhalées en totalité) ;
-des émanations d’oxyde de carbone qui peuvent simuler une grippe.
L’exposition aux rayons ultra-violets sera également précisée : un adolescent qui a présenté plus de 5 coups de soleil avec phlyctènes a un risque de mélanome multiplié par deux.

Enfin, l’utilisation de pesticides peut également s’avérer toxique. De nombreuse études épidémiologiques ont montré des associations entre l’exposition à ces produits et certains cancers de l’enfant : leucémies, tumeurs cérébrales malignes, lymphomes non-hodgkiniens (herbicides aux chlorophénoxy). Or, les pesticides sont très répandus : des aliments au collier anti-puces du chien !

Même si les impacts de certains polluants sur la santé de l’enfant sont encore discutés, les pédiatres doivent adopter une attitude de précaution.

En conclusion, R. Etzel (Anchorage, Alaska, USA) a insisté sur le rôle important que pouvaient jouer les associations de pédiatres dans la définition et la conduite des politiques de l’environnement.

Dr Jean-Marc Retbi

Référence
“What can pediatricians do to limit exposure to environmental risks ?” Pr Etzel R. : ICP News (Monday 27 august 2007 ; Issue 02). 25 th International Congress of Pediatrics (Athènes, Grèce) : 25-30 août 2007.

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