Cela ne signifie pas qu’elles n’existent pas, comme a cherché à le montrer une équipe coréenne. Les auteurs ont utilisé le questionnaire pain-DETECT (PD-Q), questionnaire de sensibilité, spécificité et valeur prédictive positive correctes, validé pour le dépistage des douleurs neuropathiques. Ils l’ont appliqué à 105 patients, et ont associé l’inventaire de dépression de Beck et le questionnaire de qualité de vie Euro Qality of life (EQ-5D).
Les résultats confirment l’existence de douleurs neuropathiques chez ces patients atteints de spondylarthrite ankylosante. Trois groupes de patients sont en effet individualisés. Les uns, dont le score PD-Q était < 13, étaient classés dans le groupe douleur nociceptive (n = 68 ; 64,7 %). Un score entre 13 et 18 les classait dans le groupe douleurs mixtes (n = 22 ; 21,0 %). Enfin, un score > 18 signifiait l’existence de douleurs neuropathiques (n = 15 ; 14,3 %).
Il apparaît aussi que la présence de douleurs neuropathiques
est associée à un score (BASDAI) d’activité de la spondylarthrite
supérieur, à des résultats moins bons sur l’échelle visuelle
analogique d’évaluation de la douleur, à des indices de qualité de
vie plus altérés et à une augmentation de la prévalence des
enthésopathies et des arthropathies périphériques. L’âge et le
score de dépression sont aussi des facteurs associés à la présence
de douleurs neuropathiques qui, en revanche, ne s’accompagnent pas
de différence dans les marqueurs de l’inflammation.
Dr Roseline Péluchon