Les français sont prêts pour la télémédecine !

Les résultats d’une enquête*, menée en octobre 2018 auprès de 8 050 personnes, montrent qu’une majorité de français (51,9 %) est mûre pour la télémédecine même si cette dernière n’est pas encore entrée dans les mœurs et que seuls 0,3 % des sondés ont déjà eu recours à la téléconsultation et 0,4 % à la télésurveillance.

La très grande majorité des sondés déclarent qu’ils auront facilement recours à la téléconsultation avec leur médecin généraliste pour obtenir ou renouveler une ordonnance (86,8 %) ou encore avoir un conseil médical plus rapidement (89,6 %). En ce qui concerne leur médecin spécialiste habituel, les chiffres correspondants sont de 73,3 % et de 82,2 % respectivement. Ils sont également prêts à solliciter un autre médecin par ce biais, mais dans une moindre mesure.

Quels risques ?

Les habitants des milieux ruraux et des déserts médicaux pour qui la télémédecine a été pensée, considèrent, qu’il s’agit d’un moyen permettant de bénéficier plus facilement de consultations médicales (comme on pouvait s’en douter). Cependant, pour les sondés, la perte de contact humain est un risque de la télémédecine (61,1 %), de même que la crainte d’un diagnostic médical incomplet (57,6 %). Par ailleurs, pour 42,1% des sondés, les freins sont également technologiques. En effet, la téléconsultation se fait via un système de vidéotransmission et nécessite donc a minima un ordinateur avec une webcam et une connexion wifi si l’on souhaite consulter son médecin à domicile.

Quid de l’information dans ce domaine ?

Par ailleurs, 55 % des répondants estiment savoir en quoi consiste la télémédecine mais moins d’un sondé sur 5 estime le savoir « précisément ». Les mutuelles et les professionnels de santé ne sont, semble t-il, pas encore prêts aujourd’hui à faire la promotion de la télémédecine. En effet, d’après cette enquête, moins de 10 % des sondés déclarent avoir entendu parler de la télémédecine par un professionnel de santé ou par leur mutuelle santé. Ce sont donc les media qui, actuellement, diffusent de l’information sur la télémédecine. Cette information devrait probablement monter en puissance puisque, pour le moment, seuls 8,7 % des sondés ont entendu parler de la télémédecine par leur mutuelle et 5,2 % par leur médecin ou leur pharmacien. Il reste donc une marge de progression considérable dans ce domaine. Mais, il se peut aussi que ces chiffres reflètent une réticence des professionnels de santé pour ce nouveau moyen de la pratique médicale ?

Le gouvernement prévoit que 500 00 actes de télémédecine seront réalisés en 2019, un chiffre qui pourrait être multiplié par trois en 2021.
 

Dr Emmanuel Cuzin