L'apparition des antagonistes des récepteurs H2 à l'histamine a boulversé le traitement de la poussée de l'ulcére duodénal. En 1978, Blum et coll. rapportaient une des premières études multicentriques portant sur l'efficacité de la cimétidine et signalaient une différence de pourcentage de guérison selon le pays d'origine du patient. Depuis cette date, et malgré le nombre important d'articles parus sur ce sujet, aucune étude n'est venue confirmer ou infirmer ces données. Accomplissant un travail de fourmis (432 références bibliographiques !), les auteurs du présent article ont repris toutes les études thérapeutiques publiées testant l'efficacité de la cimétidine (800 mg ou 1g), de la ranitidine (300 mg) et de la famotidine (40 mg) dans le traitement de l'ulcére duodénal en prenant en compte l'origine géographique des patients. Les résultats sont surprenants. Globalement, la guérison est obtenue dans 70 à 90 % des cas et ceci quelque soit le pays. Néanmoins, on peut constater que les Allemands (avant l'unification) ont, en moyenne, plus de chances de guérir de leur poussée ulcéreuse que les Américains. La divergence la plus frappante porte sur l'effet placebo (et par conséquent sur le gain apporté par le traitement). C'est en Australie et au Royaume-Uni qu'il est le plus faible (30 %), et chez nos voisins suisses (60 %) et allemands (56 %) qu'il est le plus important. La France se situe dans un juste milieu (47 %). Parmis tous les facteurs susceptibles de favoriser la guérison (âge, sexe, tabac, etc ...), aucun ne peut expliquer ces différences.
B. C.