Inciter les patients satisfaits à s’exprimer
Le problème est que si les patients satisfaits restent généralement muets, ceux qui n’ont pas apprécié leur rendez-vous avec le praticien le font eux savoir via des commentaires incendiaires. Peu importe que l’avis ne soit pas médicalement pertinent voir mensonger, le mal est fait et la « e-réputation » d’un médecin peut être gâchée par une poignée de patients vindicatifs. Depuis quelques années, l’Ordre des médecins et les syndicats tentent tant bien que mal d’aider les médecins libéraux à défendre leur réputation en ligne, notamment en leur conseillant de porter plainte en cas de commentaire diffamatoires. Une procédure souvent complexe à mettre en œuvre, surtout quand il faut s’opposer en justice à un géant comme Google.Créé en 2018, la start-up Merci Docteur vise donc à apporter des solutions concrètes aux médecins démunis face à des commentaires négatifs. Les deux créateurs, des ingénieurs spécialisés dans le monde de la santé, ont lancé cette société après qu’un de leur ami radiologue leur ait expliqué avoir perdu une partie de sa patientèle à cause de commentaires peu élogieux laissé sur sa page Google.
Les médecins n’ont plus l’interdiction de faire de la publicité
Merci Docteur propose aux établissements de santé et aux médecins libéraux plusieurs types d’outil pour améliorer leur réputation numérique. La start-up propose tout d’abord une « solution e-réputation », qui consiste à inciter les patients satisfaits à laisser des commentaires en ligne et contrebalancer les trop nombreux avis négatifs. « 95 % des patients sont satisfaits des prestations des professionnels de santé en France, autant les solliciter et leur donner la parole » explique Thomas Dechaseaux, co-créateur de l’entreprise. Merci Docteur offre également la possibilité aux médecins une « solution qualité » qui consiste à les aider à mener une véritable enquête de satisfaction auprès de leurs patients, afin de mieux répondre à leurs attentes. Enfin, la start-up incite les médecins à mettre en avant la qualité de leur prise en charge. En effet, les professionnels de santé oublient trop souvent que l’interdiction totale de publicité a laquelle ils étaient soumis à été abrogée en janvier 2021. Un médecin est désormais libre de communiquer au public des informations « relatives à ses compétences et pratiques professionnelles, à son parcours professionnel et aux conditions de son exercice » à condition que l’information soit « loyale et honnête » et respecte la déontologie. Une communication encadrée qui constitue un bon moyen de contrer les commentaires malveillants.Nicolas Barbet