Entre « nourrissons siffleurs », asthme à début tardif, asthme allergique ou non, il est clair que l’asthme de l’enfant est une pathologie hétérogène. C’est pourquoi, il est nécessaire de caractériser précisément son évolutivité, sa sévérité et la présence éventuelle d’une atopie pour optimiser et individualiser la prise en charge de ces enfants.
La sévérité de la pathologie asthmatique et son niveau de contrôle sont les premiers critères à prendre en compte ; ils doivent être évalués selon les recommandations du GINA (Global Initiative for Asthma).
Mais, quelle que soit la sévérité, le caractère allergique ou non de l’asthme représente un paramètre fondamental pour guider le suivi et la prise en charge. Ainsi, dès lors qu’ils sont accompagnés de marqueurs d’atopie, même des asthmes légers à modérés, doivent bénéficier d’un avis spécialisé afin de guider les explorations complémentaires et d’adapter les thérapeutiques.
L’atopie devra donc recherchée avec soin, sur la base de l’anamnèse familiale et personnelle et d’un examen complet notamment à la recherche d'une rhinoconjonctivite allergique ou d’un eczéma concomitant, voire de symptômes évocateurs d’allergie alimentaire. Il est aujourd’hui recommandé de compléter cette évaluation clinique par la réalisation de tests cutanés allergologiques vis-à-vis des pneumallergènes domestiques et environnementaux (acariens, chat, chien, pollens, moisissures) ainsi que, avant l’âge de trois ans, de certains trophallergènes (lait de vache, œuf, arachide, soja, poisson, noisette). En deuxième intention, d’autres examens pourront être utiles, comme le dosage des IgE totales et spécifiques, le dosage des éosinophiles ou les tests multi-allergéniques type Phadiatop.
L’objectif de ces explorations est d’identifier les enfants relevant d’un suivi spécialisé et, parfois, de thérapeutiques spécifiques de type immunothérapie spécifique ou anticorps anti-IgE.
Dr Arielle Le Masne
