Les menaces d'accouchement prématuré sont habituellement traitées par des bêta-mimétiques, notamment par le salbutamol ou la ritodrine. Or, cette dernière semble pouvoir entraîner le développement d'une tuméfaction des glandes salivaires avec hyperamylasémie.
De mai 1990 à octobre 1991, une équipe japonaise a traité 150 femmes enceintes ayant des contractions utérines prématurées par la ritodrine en perfusion intraveineuse.
Parmi celles-ci, six patientes ont présenté une tuméfaction parotidienne douloureuse dès les premières vingt-quatre heures de traitement. Les glandes sous-maxillaires étaient également tuméfiées et douloureuses. Une fébricule a été constatée chez quatre femmes. L'existence d'une parotidite étant suspectée chez ces patientes, la recherche d'une hyperamylasémie a été réalisée. Effectivement, des taux anormalement élevés (>215 U/l) ont été constatés dans les 6 cas et ce dans les douze premières heures.
Chez toutes les femmes, la tuméfaction a disparu dans les cinq jours suivant l'arrêt du bêta-mimétique et l'hyperamylasémie s'est normalisée en quatorze jours. A noter que cette élévation de l'amylasémie intéressait l'iso-enzyme salivaire. La sérologie des oreillons est restée négative et les six enfants sont nés normaux.
Il s'agit de la première constatation de tuméfaction des glandes salivaires induites par les bêta-mimétiques. Cet effet était déjà connu chez le rat avec l'isoprénaline et, in vitro, les glandes salivaires humaines sécrètent de l'amylase en réponse à l'isoprénaline.
D. A.
Minakami H. et coll. : " Enlargement of the salivary glandes after ritodrine treatment in pregnant women". Br. Med. J., 1992 ; 304 : 1668.
A. D.