Les outils de diagnostic biologique se multiplieront probablement dans les années à venir: dosage des IgE (avec les allergènes recombinants), des IgG4, test d’activation des protéines, voire encore l’étude ex vivo des cellules T et des cellules B, … « Mais le test de provocation orale (TPO) reste aujourd'hui, et plus que jamais, indispensable dans la prise en charge du patient allergique » a souligné Bénédicte Michaud (Allergologie pédiatrique, Paris). Cette prise en charge sera cependant fonction du type d’allergie car certaines guérissent spontanément et précocement tandis que d’autres persistent. Certaines sont isolées alors que d’autres sont associées à une dermatite autopique ou à un syndrome dermorespiratoire.
Dans ce contexte, la caractérisation précise de l'allergie alimentaire sur le plan clinique et biologique, autrement dit l'établissement d'un phénotype d'allergie, doit nous orienter de plus en plus précisément sur le type de TPO à réaliser chez les patients: un TPO à progression très lente et à de faibles doses chez les patients à haut risque ou, à l'inverse, un TPO réduit à une au deux doses élevées chez les patients à faible risque. Le résultat de celui-ci associé à un monitoring immunologique devrait pouvoir à son tour nous orienter vers une prise en charge thérapeutique adaptée à type d'induction de tolérance orale en service hospitalier spécialisé.
Les outils de diagnostic biologique n’interviennent pour l’instant à ce niveau que pour illustrer le diagnostic.
Dr Dominique-Jean Bouilliez