Washington, le vendredi 24 avril 2020 – Le président Donald
Trump a de nouveau surpris le monde médical américain en
préconisant les UV et les désinfectants pour soigner le
coronavirus. Une étude américaine révèle un taux de mortalité
important dans les services de réanimation.
Régulièrement, les médecins américains doivent aller sur les
réseaux sociaux pour combattre des fausses informations sur des
traitements miracles contre le coronavirus. Si ces fausses
nouvelles proviennent généralement d’obscurs forums Internet, elles
peuvent aussi parfois naitre au cœur même du pouvoir. Ce jeudi,
lors d’une conférence de presse, Donald Trump a ainsi émis
l’hypothèse d’un traitement à base d’ultra-violets et d’eau de
Javel.
Le président réagissait à une étude mené par son gouvernement
indiquant que la durée de vie du virus diminuait fortement avec la
chaleur et au contact de la lumière. L’étude semblait également
démontrer que le virus pouvait être tué en quelques minutes par de
l’eau de Javel ou de l’alcool à 90°. Après la présentation de
l’étude par son conseiller, le chef de l’État a tiré des
conclusions quelque peu hâtives.
« Je ne suis pas docteur »
« On pourrait frapper le corps avec une énorme quantité de
lumière ou d’ultra-violet. On pourrait aussi amener la lumière à
l’intérieur du corps, via la peau ou d’une autre façon. On pourrait
aussi faire quelque chose avec un désinfectant, comme une injection
ou un nettoyage, ça pourrait faire du bien aux poumons » a
déclaré le milliardaire. Interpellé par le président sur cette
question, Deborah Birx, médecin et conseillère scientifique du
gouvernement, a préféré se taire, visiblement gêné par la nouvelle
sortie du président.
Trump lui-même a semble-t-il fini par comprendre l’absurdité
de ses propos : « Peut-être qu’on peut, peut être qu’on ne peut
pas, je ne sais pas, je ne suis pas docteur » a-t-il conclu.
Mais l’on craint désormais que beaucoup d’Américains suivent ses
recommandations à la lettre et se mettent en danger en ingérant du
désinfectant ou de l’eau de Javel.
Dans l’État de New York (20 800 morts), le plus touché du
pays, une étude a été mené parmi les douze hôpitaux du réseau
Northwell Health sur le sort de 5 700 patients hospitalisés
pour Covid-19 entre le 1er mars et le 4
avril. 20 % des patients suivis sont décédés. Plus inquiétant
encore, le taux de mortalité monte à 88 % pour les personnes
placées sous respirateur artificiel (97 % pour les sujets de plus
de 65 ans).
L’étude a également permis de confirmer que l’obésité et l’âge
étaient les principaux facteurs de risque de la maladie : 41 % des
cas les plus graves souffraient d’obésité tandis que 84 % des
patients avaient plus de 50 ans. Les hommes semblent également plus
à risque que les femmes. Plus étonnamment, 70 % des patients ne
présentaient pas de fièvre au moment de leur hospitalisation.
Prudence et sobriété en Allemagne
En Allemagne, une semaine après avoir déclaré l’épidémie «
sous-contrôle », les autorités changent de ton. Le nombre de
nouveaux cas et de morts quotidiens (260 ce jeudi) repart à la
hausse et l’on craint la survenue d’une deuxième vague. « Nous
sommes sur un fil, nous ne sommes pas dans la phase finale de la
pandémie, mais toujours au début » a tenu a rappelé la
chancelière Angela Merkel.
L’Union sacrée de rigueur à Berlin est en train de voler en
éclats. Si le début du déconfinement est en principe prévu pour le
4 mai, certains Lander ont pris les devant et ont déjà ordonné la
réouverture des écoles et des commerces, au grand dam du
gouvernement fédéral. « Les Lander ont agi très énergiquement,
pour ne pas dire trop énergiquement » a déclaré la chancelière,
dont la trop grande prudence est désormais dénoncée par les
eurosceptiques de l’AFD et les libéraux du FDP.
