On estime que 170 millions de personnes ont une infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC) dans le monde. En France, selon une étude rendue publique en 2004, 780 000 personnes seraient infectées par le VHC. L’hépatite chronique C est une cause majeure de cirrhose et de cancer primitif du foie (carcinome hépatocellulaire).
Le dépistage de l’hépatite C en France n’est pas optimal, seulement 57 % des patients infectés étant dépistés (enquête INVS 2004). Compte-tenu du rôle essentiel du médecin généraliste (MG) dans le dépistage et le parcours de soins, Castera et coll. ont évalué les connaissances et les pratiques des MG concernant l’hépatite chronique C.
Un questionnaire anonyme a été envoyé à 16 013 MG ; 1 852 réponses (11,6 %) ont été obtenues. Cette enquête souligne de nombreuses méconnaissances des MG sur l’hépatite C, puisque 77 % d’entre eux estimaient la transmission sexuelle comme un facteur de risque, 85 % pensaient que la sévérité de l’hépatite C était liée à l’importance de la charge virale et 62 % considéraient que l’évolution de la charge virale définissait le degré d’urgence pour une consultation spécialisée. De plus, 13 % d’entre eux pensaient que, même avec les traitements actuels, l’hépatite C ne guérit jamais.
En conclusion, cette enquête souligne que les connaissances des MG sur l’hépatite C sont imparfaites et peuvent avoir des conséquences sur leurs pratiques (dépistage, recommandations, etc.). La majorité des MG s’estimaient insuffisamment informés. Un effort de pédagogie important est nécessaire pour renforcer l’optimisation de la prise en charge.
Dr T.Asselah