
L’association entre hyperuricémie et AVC a fait l’objet de
nombreuses études qui ont abouti à des résultats totalement
discordants, notamment après la prise en compte des facteurs de
risque cardiovasculaire au moment de l’analyse des données. La
rareté des AVC dans les études prospectives et l’absence d’approche
par sous-groupes contribuent également à la confusion
actuelle.
L’étude dite Regards (REasons for Geographic and Racial
Differences in Stroke study) permet-elle d’y voir plus clair ?
C’est en tout cas un des objectifs de cette étude cas-témoins
intracohorte. L’approche a consisté à comparer 2 groupes. Dans le
premier (n = 903), les évènements étiquetés AVC ont été ainsi
définis : déficit neurologique d’une durée > 24 heures ou encore
symptômes neurologiques non ou mal focalisés mais avec des
anomalies évocatrices d’un AVC en neuro-imagerie. Et, dans l’autre
groupe ont été inclus 951 patients qui représentaient les groupes à
haut risque.
Par rapport à la catégorie de référence, l’hyperuricémie a été
significativement associée aux AVC, après ajustement selon
l’ethnie, le sexe et l’interaction âge/ethnie, avec un hazard ratio
(HR) de 1,42 (intervalle de confiance à 95 % de 1,12 à 1,80) et la
prise en compte de la PAS/PAD n’a pas changé ces valeurs.
L’association a été cependant atténuée par des ajustements
supplémentaires (HR= 1,22 ; 0,91-1,63), notamment ceux qui ont
intégré les variables cliniques liées à l’HTA. Le seul sous-groupe
où l’association a différé est celui défini par un âge < 65 ans,
le HR passant alors à 2,72 (1,25-5,93). L’analyse de médiation a
par ailleurs révélé que le nombre de classes d’antihypertenseurs
pouvait expliquer 43 % (IC 15 à 158 %) de la relation.
Dr Philippe Tellier