Comme chaque année, l’équipe rouennaise est venu partager son expérience du traitement de l’incontinence anale. Ce coup-ci, force est d’admettre qu’ils nous ont surpris en s’intéressant à la sous-catégorie des patients se plaignant de fuites de gaz. Mais, aussitôt l’effet de surprise passé, la curiosité a repris le dessus, car nous sommes aujourd’hui bien embarrassés face à ces patients à qui l’on n’a pour ainsi dire rien à proposer sur le plan thérapeutique.
Partant de l’idée que cette incontinence pouvait être favorisée par une production excessive de gaz, ils ont recherché une pullulation microbienne intestinale, via un test au glucose, puis évalué l’efficacité d’un traitement antibiotique en cas de test positif.
Ils ont ainsi recruté 13 patientes consécutives, d’âge moyen 54 ans, ayant une incontinence aux gaz exclusive, notamment non soulagée par des traitements médicamenteux et la rééducation périnéale. Le test au glucose s’est avéré positif chez 7 d’entre elles (54 %) (par comparaison, le même test au glucose s’est avéré positif chez 11 % des sujets témoins). Un traitement antibiotique (norfloxacine ou métronidazole) leur a donc été administré pendant 10 jours. Quatre patientes se sont ainsi senties subjectivement améliorées et ce résultat a été confirmé par une diminution de leur score d’incontinence.
En bref, voilà un essai pilote intéressant, mais, avant de
prescrire des antibiotiques à tous nos patients incontinents aux
gaz, attendons la suite…
Drs V.de Parades et J.-D.Zeitoun