L’ulcère de Buruli est une infection chronique débilitante de la peau et des tissus mous pouvant entraîner des déformations et des incapacités permanentes par une ulcération extensive. Présente dans de nombreux pays d’Afrique, des Amériques, d’Asie et du Pacifique occidental, elle fait l’objet d’une surveillance et de programmes d’aide au diagnostic et au traitement par l’OMS. La majorité des cas sont notifiés dans certains pays en Afrique de l’ouest et en Afrique centrale (Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana et République démocratique du Congo). La bactérie pathogène responsable est Mycobacterium ulcerans, qui se développe sous une température comprise en 29°C et 33°C et une faible concentration en oxygène (2,5 %). De plus, elle nécessite des constituants carbohydrates tels que la chitine et la cellulose. Comme on ignore les modalités de la transmission de l’ulcère de Buruli, il est impossible d’appliquer des mesures préventives. La transmission humaine est probablement directe transcutanée à partir du réservoir hydrotellurique. Un des agents de transmission supposé est la punaise aquatique. L’exposition humaine au travers des activités agricoles, de pêche ou de loisir accroît alors le risque microbiologique et infectieux à partir de cet environnement contaminé.
Récemment, des signatures moléculaires de M.ulcerans ont été détectées dans les tissus de punaises aquatiques en dehors de leur environnement aquatique.
Une étude multi-site au Cameroun et en Guyane française a montré que M.ulcerans est beaucoup plus largement distribuée qu’on ne le pensait auparavant et est aussi présente dans les écosystèmes aquatiques même lorsqu’il n’y a pas de cas en population. La saisonnalité des cas humains est à mettre en regard avec celle de la mycobactérie dans les écosystèmes tropicaux. Plus largement, cette étude montre que la caractérisation de présence d’ADN, ou de fragments d’ADN à l’aide des outils moléculaires, n’indique pas le rôle exact joué par la punaise asiatique dans la transmission infectieuse.
Dr Muriel Macé