Analyser la littérature a permis de constater de nombreuses
différences entre études sur le lupus systémique en termes de
risque lié au tabagisme. Dorian Parisis (Université Libre de
Bruxelles) les a toutes regroupées pour obtenir une certaine
homogénéité dans les conclusions. Des 2 493 citations recensées,
151 ont été retenues, parmi lesquelles 15 examinaient de manière
spécifique la relation entre tabagisme et risque de lupus
systémique. Regroupant 1 738 cas et 3 209 contrôles, les 9 études
retenues (parce qu’elles contenaient tous les éléments
anamnestiques souhaités), montrent un risque multiplié par 1,49
pour le fumeur par rapport au non-fumeur. Un chiffre qui monte à
1,54 si l’on inclut dans les fumeurs ceux qui ont arrêté le
tabagisme. A côté de cela, 12 études ont inclus l’analyse des
anticorps anti-dsDNA, anti-Sm et anti-SSA sans montrer de relation
tabagisme/positivité des anticorps. Enfin, 20 études ont évalué la
réponse au traitement en fonction du statut tabagique. Elles
montrent que les lésions cutanées semblent répondre moins bien à
l’hydroxychloroquine chez les fumeurs alors que la
pharmacocinétique de cette molécule n’est pas influencée par le
tabac. Enfin, une étude avec le belimumab a montré que les patients
fumeurs ont une probabilité moindre d’obtenir une réponse SRI
(Systemic Lupus Erythematosus Responder Index) que les
non-fumeurs.
Dr Dominique-Jean Bouilliez