Lymphome diffus à grandes cellules B, l'espoir renaît

Le lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) est à la fois le lymphome non-hodgkinien le plus fréquent et le plus sévère, ce qui s'explique en grande partie par son insensibilité fréquente aux chimiothérapies. Mais une solution a peut-être été trouvée.

Les premiers résultats (analyse intermédiaire préspécifiée) de la phase 2 de l'étude multicentrique ZUMA-1 ont été présentés en session Late Breaking par Sattva Neelapu, Houston, Texas.

Cette étude a testé l'efficacité d'un traitement par des cellules T ayant été dotées d'un récepteur antigénique chimérique (CAR T cells) ciblant CD19 (KTE-C19) administré à raison de 2 x 106 cellules/kg, après chimiothérapie de conditionnement par fludarabine et cyclophosphamide, sur une population de patients porteurs de lymphomes non hodgkiniens agressifs réfractaires à la chimiothérapie. Il s'agissait dans la cohorte 1 de LDGCB et dans la cohorte 2 de lymphomes médiastinaux à grandes cellules B (LMGCB) ou de lymphomes folliculaires transformés (LFT).

L'analyse intermédiaire concernait les 51 malades sur les 73 avec LDGCB ayant un suivi d'au moins 3 mois. Les données concernant les 11 malades sur 20 avec LMGCB/LFT ayant également un suivi d'un mois ont fait l'objet d'une présentation spécifique (S Neepalu et coll.#998).

Le moins que l'on puisse dire est que les résultats sont impressionnants puisque chez les 51 malades ayant au moins 3 mois de suivi, le taux de réponse globale (critère principal d'évaluation) est de 76 %, ce qui est environ 6 fois plus que ce qui est observé habituellement (p < 0,0001 par rapport au contrôle historique).

Ces 76 % de réponses globales se répartissent en 47 % de rémissions complètes et 29 % de rémissions partielles et la plupart de ces réponses étaient observées dès le premier mois (39 % de rémissions complètes à 1 mois et transition d'une stabilité ou d'une rémission partielle à une rémission complète entre le mois 1 et le mois 3 pour 7 malades.

La tolérance/sécurité d'emploi a été évaluée sur la totalité des 93 patients des deux cohortes. Il apparaît clairement que le prix à payer est tout sauf négligeable puisqu'il a été rapporté 3 décès (dont 1 sans relation avec le traitement) et 92 % d'effets secondaires de grade ≥ 3 dont 40 à 60 % de toxicités hématologiques (neutropénie, anémie,  leucopénie) et 29% de neutropénies fébriles, environ 30 % d'événements neurologiques (18 % d'encéphalopathie) et 13% de syndrome de relargage de cytokines (arrêt cardiaque et décès dans 1 cas).

A noter que cette étude démontre également la faisabilité du traitement par CAR-T cells par des centres n'ayant pas forcément d'expérience préalable. Une prise en charge appropriée des effets secondaires a été constatée dans les 22 v-centres participant à l'étude.

Dr Jean-Claude Lemaire

Référence
58th Annual meeting of the American Society of Heamatology (San Diego): 3-6 décembre 2016.

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