Cette étude rétrospective cas-témoin (1:3) réalisée à
l’hôpital central de Yaoundé au Cameroun a été menée chez des
patients séropositifs au VIH suivis sur le site de 2001 à 2016. Les
cas étaient les patients pour lesquels le diagnostic de maladie de
Kaposi a été posé après confirmation histologique (n = 316 sur 14
220 dossiers étudiés).
L’équipe camerounaise a constaté qu’au moment du diagnostic de
l’infection, les taux de CD4 variaient de 1 à 885
cellules/mm3 pour les cas et de 1 à 1366
cellules/mm3 pour les témoins (p = 0,865).
Les lésions étaient principalement localisées sur la peau (81,6 %),
tandis que 15,8 % présentaient des lésions muqueuses. Les
principaux aspects cliniques étaient : le lymphœdème (35 %), les
papulo-nodules (25,8 %) et les macules d’érythémato-angiomatoses
(14,3 %). À l’analyse univariée par régression logistique, le
diabète (OR : 2,9 ; p = 0,03), le prurigo (OR : 0,3 ; p = 0,01) et
un taux de CD4 ≥ 500 cellules/mm3 (OR : 0,5
; p = 0,003) étaient les 3 facteurs ayant un impact significatif
sur la survenue de la maladie de Kaposi. Après analyse multivariée,
seul le taux de CD4 ≥ 500 cellules/mm3 (OR ajusté : 0,4 ; p = 0,01)
était significatif.
La maladie de Kaposi est fréquente chez les personnes
infectées par le VIH au Cameroun, concluent les auteurs, et
constitue un mode de révélation fréquent. Les patients avec un taux
de CD4 ≥ 500 cellules/mm3 peuvent présenter un risque plus faible
de développer la maladie de Kaposi.
Dr Dominique-Jean Bouilliez