Plusieurs études consacrées aux maladies cardiovasculaires chez la femme et à certains de leurs déterminants potentiels ont été rapportées.
Les contraceptifs oraux sont largement utilisés avec une réputation de bénignité bien établie, alors que leur teneur en estrogènes est élevée. Une étude cas-témoins jette un doute sur leur innocuité à long terme (1). Elle a inclus 2 524 femmes (25 à 35 ans) qui avaient pour la plupart (81 %) utilisé un contraceptif oral pendant au moins un an. Une échographie carotidienne et fémorale a mis en évidence une augmentation de la prévalence des plaques d’athérome de 20 à 30 % pour une exposition de 10 ans aux estroprogestatifs.
Une autre étude (n=7197 dont 2109 femmes) a rappelé les dangers cardiovasculaires du tabagisme chronique chez la femme (2). Ce facteur de risque a été associé à l’âge de survenu d’ un infarctus du myocarde, soit en moyenne 62 ans en cas de tabagisme, versus 71 ans en son absence. Le tabagisme est également délétère chez l’homme mais son impact semble plus faible que chez la femme puisque ce facteur de risque ne raccourcit le délai de survenue d’un infarctus que de 3,8 ans…
La troisième étude qui a utilisé les données du National Cardiovascular Data Registry, montre que les dispositifs intracardiaques exposent à plus de complications (+30 %) chez la femme que chez l’homme, voire + 60 %, pour ce qui est complications majeures (3).
La quatrième étude dite WISE (Women’s Ischemia Syndrome Evaluation) suggère que chez 520 femmes ménopausées (naturellement), le taux de survie, en cas d’événements cardiovasculaires majeurs, est plus élevé quand un traitement hormonal substitutif a été utilisé (4).
Dr Philippe Tellier