
Marioupol, le lundi 28 mars 2022 - La ville de Marioupol,
assiégée par les forces russes depuis plusieurs jours abrite encore
environ 100 000 personnes. Ces civils se trouvent « dans des
conditions inhumaines » dans une ville « en état de siège
total, sans nourriture, sans eau, sans médicaments, sous des
bombardements », a déclaré Volodymyr Zelensky, le président
ukrainien, dans une vidéo publiée mercredi dernier.
Dans ce contexte, la France a récemment annoncé, qu’en
collaboration avec la Turquie et la Grèce, elle allait organiser
une vaste opération humanitaire. Ainsi, Emmanuel Macron a promis
une « opération humanitaire » d'évacuation « dans les
tout prochains jours ». Le président français doit échanger à
ce sujet avec Vladimir Poutine pour « arrêter les détails de
cette opération et sécuriser les modalités ».
Problème : de l’aveu des organisations sur place il est
impossible, pour l’heure, d’y organiser une quelconque
aide.
Sur France Info, Augustin Augier, chargé de mission pour
Médecins sans frontières, qui est actuellement en Ukraine, rapporte
« à Marioupol, on n'a pas réussi à acheminer de l'aide du tout.
C'est très compliqué. On n'a pas réussi. Dans d'autres villes qui
sont quasi assiégées, on n'y arrive un peu, mais à Marioupol rien
ne rentre. On arrive à joindre des gens sur place qui prennent des
risques énormes parce qu'il faut qu'ils montent en haut des
bâtiments pour pouvoir téléphoner. Les informations qu'on reçoit
sont dramatiques sur les conditions de vie, les risques permanents
et l'incapacité à soigner des gens qui en ont besoin. Est-ce que
les Russes souhaitent que l'aide humanitaire rentre dans la ville,
se donnent des moyens pour pouvoir sécuriser la route et le passage
des gens et de l'aide ? C'est ça la question »,
s’interroge-t-il.
Dans ces conditions, une opération humanitaire, voire
une évacuation des 100 000 habitants qui restent à Marioupol semble
très complexe.
Une situation d’autant plus préoccupante que « presque 150
hôpitaux sont complètement détruits, y compris des hôpitaux pour
enfants », a expliqué à la presse l'ambassadeur ukrainien Vadym
Omelchenko, selon qui de nombreux enfants blessés ou orphelins
attendent d'être évacués depuis la Pologne vers d'autres pays
européens.
Emmanuel Haussy