Mélanome ulcéré : le rôle immunosuppresseur de l’environnement tumoral

L’ulcération d’un mélanome primitif est un facteur pronostique défavorable largement reconnu. On dispose cependant de peu de données sur les altérations immunologiques et moléculaires responsables de ce pronostic péjoratif. Peter Koelblinger avec son équipe de l’université de Zurich s’est penché sur les données immunohistochimiques de 112 patients (56 avec mélanome ulcéré, 56 avec mélanome non ulcéré aux mêmes caractéristiques cliniques hors l’ulcération). Il a analysé le rôle de la présence de lymphocytes intratumoraux (CD8, CD4, FOXP3), de macrophages (CD68, CD163) et de cellules dendritiques (CD123, CD11c, CLEC9A) dont les taux ont été évalués de manière semi-quantitative. L’expression tumorale en programmed-death ligand 1 (PDL-1), en transporter of antigen-processing 1 (TAP-1) et en MxA en tant que marqueur de la voie de signalisation de l’interféron de type 1 a également été programmée.

Après un suivi médian de 3,6 ans, 21 récurrences ont été constatées dans le groupe ulcéré, contre 15 dans l’autre groupe. Ces patients avaient un taux plus élevé de macrophages CD68+ intratumoraux (p = 0,028) et de cellules dendritiques CD11c+ (p = 0,001) ainsi que de macrophages CD163+ intratumoraux (p = 0,001). Une expression de PDL-1 >1 % a également été constatée plus fréquemment en cas de mélanome ulcéré (72,7 % vs 44,6 % ; p = 0,003). Ces résultats supportent le concept d’un microenvironnement principalement immunosuppresseur en cas de mélanome ulcéré, concluent les auteurs.

Dr Dominique-Jean Bouilliez

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