Myélopathie cervicarthrosique: le point de vue des neurochirurgiens

La myélopathie cervicarthrosique est une pathologie très fréquente dont la prise en charge diagnostique et thérapeutique n'est pas univoque notamment chez le sujet âgé. L'intérêt des JNLF est de permettre la rencontre avec d'autres spécialités. C'est pour ces deux raisons que la salle de conférence où se tenait la réunion de la société Française de neurochirurgie était « archi pleine ».

Des neurochirurgiens de Limoges et de St Etienne ont effectué une mise au point complète sur cette affection  Plusieurs mécanismes interviennent dans la genèse de ce canal cervical étroit. La pathologie discale entraîne une ostéophytose qui, associée à une hypertrophie du  ligament jaune et/ou du ligament longitudinal postérieur, entraîne un rétrécissement qui peut se majorer  au cours du mouvement. On considère que le canal est rétréci lorsque son diamètre est inférieur à 13 mm au niveau C4-C5.

L'IRM est un examen clé qui montre les conséquence médullaires du rétrécissement. L'hypersignal en T2 n'a pas de valeur pronostique à la différence de l'hypersignal centromédullaire en T1 ainsi que l'aspect en œil de serpent qui témoigne de la dégénérescence kystique de la substance grise. L'imagerie en tenseur de diffusion est intéressante alors que la diffusion est très peu sensible. Les potentiels évoqués moteurs sont positifs dans 70 à 90 % des cas.

Plusieurs gestes chirurgicaux peuvent  être proposés. La voie antérieure est privilégiée lorsqu'il existe une atteinte radiculaire et que la compression est plutôt antérieure. Le chirurgie peut comporter une discectomie ou une somatotomie plus moins partielle complétée d'une ostéosynthèse associée ou non à une greffe. Les résultats de la chirurgie sont nuancés. Les complications sont rares en dehors de la paralysie C5-C6 qui peut s'observer dans 5 à 15 % des cas. Une amélioration n'est observée que pour 55 % des patient et ne se maintient que chez 45 % d’entre eux.

Cette mise au point montre la nécessité d'une collaboration étroite entre les neurologues, neurochirurgiens et radiologues pour mieux définir les patients à même de bénéficier de la chirurgie.

Dr Christian Geny

Références
Gueye EM, Moreau JJ. : Du canal cervical étroit à la myélopathie
Nuti C, Brunon J. : Traitement chirurgical: indications, techniques et résultats.
Cayre F, Gueye EM, Moreau JJ. Quelle est la valeur pronostique des anomalies de signal
intramédullaire. Réunion de la société Francaise de neurochirurgie (24/04/08). Journées de
neurologie de langue française. Bordeaux, 23-26 avril 2008.

Copyright

Réagir

Vos réactions

Soyez le premier à réagir !

Les réactions aux articles sont réservées aux professionnels de santé inscrits
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.

Réagir à cet article