Les nanoparticules sont définies par leur taille inférieure à 100 nanomètres. Il existe des sources naturelles de nanoparticules (fumées de forêt, volcans...) mais ce sont les nanoparticules manufacturées qui suscitent des interrogations sanitaires. Elles sont synthétisées par réduction de taille, soit plus souvent par assemblage d'atomes jusqu'à obtention de la composition souhaitée. On les utilise dans l'industrie automobile (pare-chocs, pare-brise, peinture...) mais aussi en cosmétologie (dioxyde de titane dans les écrans solaires minéraux) sans que leur présence soit signalée sur l’étiquette...
La taille des particules est fondamentale dans leur retentissement sur la santé : plus elle est petite, plus la pénétration et la diffusion à l'ensemble des voies respiratoires sera grande. Les macrophages alvéolaires sont débordés par la surface considérable qu'offre l'afflux massif des particules, la phagocytose anormale provoque alors un stress oxydatif et une réaction inflammatoire. Les nanoparticules peuvent de plus être internalisées dans le nerf olfactif et migrer vers le système nerveux central où elles provoquent des réactions inflammatoires. Des effets systémiques cardio-vasculaires sont aussi possibles.
Le passage des nanoparticules à travers la peau est controversé mais il semble bien qu'une pénétration soit possible en fonction de la nature chimique du produit, de la taille des particules et de la présence de lésions cutanées. La formation d'une réaction inflammatoire au niveau de l'épiderme a été démontrée avec des nanotubes de carbone. Dans les modèles in vitro, les nanotubes de carbone se comportent comme des fibres qui rappellent celles de l’amiante...
Les nanoparticules sont biopersistantes : une fois dans les
tissus, elles y restent sans aucune modification, ce qui en fait
toute leur dangerosité.
Elles peuvent, de plus, franchir la barrière placentaire. Tous les
résultats actuellement à notre disposition sont expérimentaux. Le
danger est certain, mais les risques réels encourus par l'homme
restent inconnus.
Dr Geneviève Démonet
