Les causes des neuropathies sont très variées mais c’est
certainement l’origine métabolique, et notamment diabétique, qui
représente l’étiologie la plus fréquente de polyneuropathie chez
l’adulte occidental. Alain Créange de Créteil a eu la charge de
passer en revue les différents aspects des complications
neurologiques périphériques du diabète.
L’intolérance au glucose peut entrainer par elle-même des
troubles neuropathiques mais d’autres éléments peuvent jouer un
rôle comme un taux élevé de triglycérides. Sur le plan
clinico-pathologique, des travaux relativement anciens ont montré
que les petites et grosses fibres pouvaient être affectées. La
polyneuropathie est le plus souvent distale et de diagnostic tardif
(9 ans). Elle est 2,5 fois plus fréquente chez les patients avec un
mauvais contrôle de leur diabète. L’existence d’anomalie (s) de
conduction doit faire rechercher une polyradiculonévrite chronique
inflammatoire qui est 9 fois plus fréquente en cas de
diabète.
Le Pr Créange a insisté sur le caractère fréquent et délétère
de la neuropathie autonomique cardiaque. Celle-ci augmente les
complications cardiovasculaires et peut être détectée en mesurant
la variabilité au cours d’un test de Valsalva.
La neuropathie à petites fibres peut survenir avant
l’apparition du diabète imposant la recherche de celui-ci au cours
d’une épreuve d’hyperglycémie provoquée par voie orale.
Une neuropathie aiguë peut aussi survenir en cas de correction
trop rapide de la glycémie.
La metformine comme les inhibiteurs de la pompe à protons
peuvent favoriser théoriquement une atteinte neurogène car ils
diminuent la vitamine B12. Enfin, il existe malheureusement une
controverse sur l’effet du contrôle diabétique sur l’évolution de
la neuropathie suggérant l’implication d’autres facteurs.
Dr Christian Geny