L’essai d’enregistrement AMN1072101 ayant évalué le nilotinib à 400 mg x 2/j dans les LMC-PC avec résistance ou intolérance à l’imatinib a inclus 321 patients et le recul minimum est de 2 ans. Seulement 39 % des patients sont toujours traités dans le cadre de l’essai et la première cause de sortie d’essai est la progression de l’hémopathie (27 %).
Les taux de réponse hématologique complète (RHC), de réponse cytogénétique majeure (RCyMaj), de réponse cytogénétique complète (RCyC) et de réponse moléculaire majeure (RMM) sont respectivement de 85 %, 59 %, 44 % et 28 %. Les taux de réponse chez les patients intolérants à l’imatinib sont supérieurs à ceux observés chez les résistants (RHC : 90 % versus 72 %, RCyMaj : 66 % versus 56 %, RCyC : 51 % versus 41 %). Les RCyC sont durables dans 84 % des cas. Dans cet essai, la PFS (pour Progression Free Survival) est définie par la survie sans progression vers les phases accélérées ou blastiques, ou la perte de réponse (RHC ou RCyMaj). La PFS médiane est de 33,6 mois et la PFS à 24 mois est d’environ 60 %. Seulement 3 % des patients ont progressé vers la phase accélérée ou blastique et la survie globale à 24 mois est de 87 %.
L’étude de l’impact du statut de BCR-ABL sur la réponse au nilotinib et la survie confirme des données antérieurement présentées et publiées : les mutations ponctuelles E255K, Y253H et F359C/V sont particulièrement résistantes au nilotinib. L’EFS (pour Event Free Survival : survie sans perte de réponse, arrêt de traitement en raison d’une progression de l’hémopathie, évolution vers les phases accélérées ou blastiques, décès) est particulièrement défavorable lorsque ces mutations sont présentes avec un taux d’EFS à 24 mois de 7 % contre respectivement 62 % et 55 % chez les patients sans mutation ou avec mutation réputée sensible au nilotinib in vitro.
Dr Delphine Rea