Les Nocardia sont des bacilles à Gram positif responsables d’infections opportunistes graves et rares. L’Observatoire Français des Nocardioses, principal laboratoire référent en la matière, a mené une analyse clinico-microbiologique des cas de nocardiose recensés en France métropolitaine sur la période de janvier 2014 à avril 2015. L’OFN a pu confirmer la présence de Nocardia dans 271 cas/436. Dans 43 % des cas renseignés, les principaux sites d’infection sont les poumons (57 %), la peau ou les parties molles (18 %) et le système nerveux central (7 %). Une corticothérapie au long cours (26 %) et les hémopathies malignes (14 %) sont les principaux facteurs de risque. L’incidence de Nocardia est ainsi de 0,31 cas/100 000 habitants/an avec N. farcinica comme espèce la plus fréquente. Ce nombre est probablement sous-estimé du fait de l’absence de déclaration systématique. Compte tenu de l’existence d’espèces pathogènes résistantes, les auteurs proposent une antibiothérapie probabiliste multiple basée sur le sulfamethoxazole/trimethoprime associé à l’amikacine, à l'imipénème ou à une céphalosporine de 3ème génération.
Dr Dominique-Jean Bouilliez