Non, mais. Allô quoi ?

Paris, le samedi 18 mai 2013 – Vous toussez, vous vous sentez un peu fébrile et vous vous demandez si par hasard vous n’auriez pas mieux fait d’éviter de voir votre cousin de retour d’Arabie saoudite, qui peut-être vous a transmis un mauvais coronavirus ? Vous brûlez (de fièvre) d’appeler le 0 800 13 00 00, numéro vert mis en place par le ministère de la Santé cette semaine pour répondre aux questions sur le nouveau coronavirus. N’attendez pas six mois : non seulement il sera trop tard (quel que soit le diagnostic vous en aurez alors le cœur net !), mais surtout le service pourrait alors figurer aux numéros absents. C’est ce qu’ont constaté deux journalistes de Slate.fr, Robin Panfili et Marion Degorges qui racontent avec drôlerie comment ils ont été frappés « d’un virus pour lequel il n’existe pas encore de numéro vert : nous avons compulsivement appelé plusieurs numéros verts d’urgences mis en service ces dernières années en cas de crise sanitaire ».

Qui veut noyer son chien, l’accuse d’être infecté par le coronavirus

Résultats : même pour des sujets ayant défrayé la chronique très récemment (les pilules de troisième et quatrième génération) ou qui ne demandent qu’une petite comparution au tribunal pour refaire la une (le Mediator), les numéros verts ont été désactivés. Systématiquement, les répondeurs martèlent laconiquement : « Nous vous informons que ce service est désormais suspendu ». Il existe parfois cependant quelques petites variantes : si l’un de vos patients venaient à se souvenir qu’il a été traité par radiothérapie à Epinal entre 1989 et 2000, qu’il n’essaye pas d’appeler le 0 800 636 636, car il pourrait trouver la pilule amère en s’entendant répondre : « Bonjour, vous êtes bien sur la ligne d’information concernant les pilules de troisième et de quatrième génération. Nous vous informons que ce service est désormais suspendu ». Idem pour les porteuses de prothèses PIP, tandis que ceux qui pourraient redouter que leur chien acheté à l’étranger ne soit porteur de la rage… feraient mieux de l’avoir ramené d’Arabie saoudite car la ligne est désormais occupée par les « spécialistes » du coronavirus.

Pour tous ces sujets, il semble que le ministère ait estimé « que l’information délivrée au grand public a été largement diffusée » et que dès lors le numéro vert n’est plus utile. CQFD.

Léa Crébat

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