
Villeneuve sur lot, le samedi 9 janvier 2016 - L’artiste du Lot-et-Garonne Patrick Delpech, alias Pyropat a souhaité créer « une médiation, qui permette aux institutions et aux associations représentantes de publics qui font quotidiennement l'objet de préjugés (…) de communiquer leur point de vue, leur expertise afin de démonter les images toutes faites ». Cet outil, réalisé avec la collaboration d’associations nationales et locales, a pris la forme d’une boîte de sirop qui a fait son apparition sur les comptoirs des pharmacies de Villeneuve sur lot. Pas de principe actif dans « Prejugix 200 mg, le médicament anti-préjugé », mais des notices reprenant les standards de celles des laboratoires recensant au recto des a priori (« Handicapé physique ou mental c'est pareil », « Si tu es homosexuel, c'est que tu le veux », « Si elle reste, c'est qu'elle aime ça »…) et au verso des arguments pour les combattre.
Un encouragement à réfléchir, sans effets indésirables…
L’ordre des pharmaciens manque-t-il d'humour ?
C’est à Danielle Barland, préparateur en pharmacie qu’il revient
d’avoir joué les intermédiaires entre Pyropat et les officines de
la ville. Il indique au journal Sud Ouest : « au départ, nous
avions envie que ça prenne la forme de bonbons, mais quand nous
avons demandé l'autorisation au Conseil de l'ordre, ils nous ont
dit qu'il ne fallait pas qu'il y ait de méprise avec un véritable
médicament. Nous avons remplacé les bonbons par des petits
rouleaux, des messages… ».
« Il s'agit d'un objet d'art contemporain » explique le
plasticien, ne se méprenant pas sur « l’utopie totale de
prétendre soigner les préjugés »…
Frédéric Haroche