La principale nouveauté 2010 en matière de vaccinations de l’enfant est sûrement le vaccin pneumococcique conjugué à 13 valences. La vaccination systématique des nourrissons avec le vaccin à 7 valences a fait diminuer les infections invasives et le portage pharyngé des sérotypes vaccinaux, mais elle a entraîné l’émergence de sérotypes non vaccinaux, tels que le 19A, qui peuvent être responsables de méningites et antibiorésistants. Le vaccin à 13 valences inclut 6 sérotypes de plus, le 19-A et aussi les 1, 6A, 3, 5 et 7F. Pour la primovaccination et le rappel, il remplace dose pour dose le vaccin à sept valences. Chez les enfants de moins de 2 ans qui ont déjà reçu le rappel du vaccin à 7 valences, un deuxième rappel avec le vaccin à 13 valences est recommandé.
On dispose d’un vaccin méningococcique conjugué, actif contre le méningocoque C (dont la souche C : 2a : P1.7,1, très virulente), qui peut être administré dès l’âge de 2 mois selon un schéma comportant 2 doses à deux mois d’intervalle et un rappel la 2e année. La France a adopté une stratégie vaccinale différente afin d’obtenir un « effet de troupeau », à savoir l’administration d’une seule dose de vaccin après l’âge de 12 mois, de préférence aussitôt après le ROR et le rappel du vaccin pneumococcique, mais avec une « extension » jusqu’à 24 ans révolus. La réussite de cette stratégie suppose un taux de couverture très élevé et atteint rapidement.
La vaccination contre la grippe continue à n’être recommandée que chez les enfants à risque, à partir de l’âge de 6 mois. Pourtant, les enfants sont les principaux vecteurs de la grippe A et de la grippe B, dans leur famille et en communauté et le prochain vaccin antigrippal comprendra la souche AH1N1 !
Le vaccin vivant atténué contre la grippe par voie nasale
pourrait faciliter la vaccination des enfants. Il est autorisé
depuis 2003 aux USA, de 2 à 49 ans. En Europe, il est classé comme
OGM et l’Agence européenne des médicaments examine actuellement son
autorisation.
Dr Jean-Marc Retbi