Les observations cliniques ont montré une relation inverse entre arthrose et ostéoporose.
Cependant, cette hypothèse est controversée, d’autant qu’aucune confirmation n’est donnée par un mécanisme moléculaire.
Le rôle des acteurs des voies de signalisation Wnt et de leurs ligands a été suggéré dans les pathologies de l’os et des articulations chez l’homme. La famille Wnt représente un groupe d’au moins 19 glycoprotéines modulant la prolifération cellulaire et la différenciation au cours du développement embryonnaire, ainsi que l’homéostasie et la pathologie. Une équipe belge (1) a étudié le développement de l’os et de l’articulation et la biologie postnatale chez des souris knock-out pour le gène de Frzb (frizzled related protein) de la famille Wnt. Ces souris présentent des lésions du cartilage importantes dans les modèles d’arthrose induite, ainsi qu’une augmentation de l’os cortical et des propriétés biomécaniques altérées. Ces résultats suggèrent une fonction de Frzb dans l’homéostasie et la pathologie du cartilage et de l’os. Les protéines Wnt pourraient contribuer à la dégradation du cartilage et au développement de l’arthrose. Le rôle des protéines de la famille Wnt dans la biologie postnatale du cartilage est cependant complexe et demande d’autres investigations.
Dans l’arthrose, il est possible que les processus enclenchés dans le développement embryonnaire soient réactivés dans le cartilage.
Certaines équipes travaillent donc dans l’optique de démontrer cette hypothèse. A. Blom et al. (2) se sont proposé d’étudier l’expression des gènes Wnt (prononcer Wint) et Fzd (frizzled) qui sont impliqués dans le développement du cartilage et de l’os, chez la souris. WISP1 (Wnt-1 Secreted Protein- 1) est augmentée dans le tissu arthrosique. L’expression de WISP 1 dans la synoviale et le cartilage est régulée par la signalisation Wnt dans un modèle expérimental d’arthrose et une expression élevée de ce gène est à l’origine de lésions du cartilage par augmentation des enzymes protéolytiques, de façon indépendante de l’IL-1. Ce rôle potentiel de WISP1 dans l’arthrose représente une nouvelle cible thérapeutique pour cette affection, indépendante de l’IL-1.
L’inflammasome est un complexe protéique qui active les caspases pro-inflammatoires. Ce complexe protéique est formé par plusieurs protéines, dont les caspases 1 à 5, Pycard/Asc et NALP (NALP-1 et NALP-3) qui fait partie de la famille NLR. Il a été montré que les composants de la famille NLR sont mutés dans les maladies auto-immunes inflammatoires. La génération de l’IL-1 bêta active par le clivage de sa pro-forme nécessite l’activité de caspase-1. La famille des protéines cytoplasmiques NALP est impliquée dans l’activation de caspase-1 par les Toll like receptors durant la réponse de la cellule à une infection microbienne. Les activateurs de l’inflammasome sont les ARN microbiens, l’acide urique et les toxines microbiennes. Il constitue une arme importante de l’immunité innée. Cependant, son rôle n’est pas complètement élucidé. Une équipe de Leeds (3) rapporte également le cas d’une famille indienne atteinte de fièvre périodique. Cette famille possédait une mutation de NALP-3/CAS1/PYPAF1. Le traitement de ce syndrome a été l’antagoniste du récepteur de l’IL-1 bêta, IL-1 ra (anakinra), son succès donnant à l’IL-1 un rôle de médiateur clef dans l’inflammation.
Dr O.Gabay
1. R. Lories et coll. : Wnts and their antagonists at the
crossroads of cartilage and bone in osteoarthritis.
2. A. Blom et coll. : A prominent role for wnt-1 induced secreted
protein 1 and upregulation of several wnt genes in experimental and
human osteoarthritis.
3. M. Dermott et coll. : Communication orale sans
abstract.
EULAR 2008 (Paris) : 11-14 juin 2008.