Près de 2 millions de nouveaux cas de cancer du poumon sont diagnostiqués chaque année dans le monde dont 40 000 en France. Cette néoplasie est responsable d’un décès par cancer sur 5 en Europe et seulement 14 % des patients sont encore en vie 5 ans après le diagnostic en France. Cependant l’arrivée des nouveaux traitements, thérapies ciblées et immunothérapie est en train de modifierradicalement la donne. Selon Thierry Chinet (Hôpital Ambroise-Paré, Boulogne Billancourt) : « nous sommes en train d’assister en oncologie à ce que nos anciens ont connu en infectiologie quand les premiers antibiotiques sont arrivés ! ». « Chaque année de nouvelles thérapies ciblée sont mises sur la marché » Et, plus récemment que les thérapies ciblées, l’immunothérapie donne des résultats exceptionnels. En particulier, le nivolumab, anticorps monoclonal (mab) totalement humanisé IgG4, dirigé contre le récepteur PD-1 (Programmed Death 1 inhibitory receptor, PD-1), permet d’obtenir des taux de réponse de l’ordre de 20 % dans le traitement des cancers du poumon non à petites cellules (CPNPC) de type épidermoïde, localement avancé ou métastatiques en 2ème ligne.
Pour Thierry Chinet, la question est maintenant de trouver des marqueurs fiables permettant de prédire la réponse à l’immunothérapie. Une fois que ces derniers auront été identifiés, la stratégie thérapeutique actuelle qui place ces molécules en 2ème ligne pourrait changer. Selon lui, nous devrions disposer de nouveaux résultats dans ce domaine à l’horizon de 2017 et même peut-être avant … ». Par ailleurs comme le souligne Thierry Chinet, il faut aussi aborder la question du prix de ces molécules : « ces traitements coutent une fortune. C’est un vrai problème, mais qui détient la solution ? Certainement pas les médecins qui peuvent simplement éclairer les décideurs. Comment refuser d’essayer un médicament pour des raisons économiques sous prétexte que le malade n’a que 5 % de chances d’en tirer bénéfice ? »
Dr Isabelle Birden
