ISC – San Francisco. Les biomarqueurs sont de nouveau à la mode en neurologie. Au cours de ces dernières années ils avaient été délaissés au profit de l’imagerie. Le regain d’intérêt actuel est suscité par les progrès des techniques de la protéomique et la nécessité d’avoir des biomarqueurs simples pour apprécier les effets des traitements sur les processus neurodégénératifs. Les biomarqueurs peuvent avoir de multiples intérêts en pathologie cérébrovasculaire. Ils peuvent éventuellement guider des gestes thérapeutiques agressifs en donnant des informations sur le pronostic à court terme ou le risque de récidive.
Une équipe américaine travaille depuis plusieurs années sur le peptide NR2 qui est un fragment du récepteur glutamatergique NMDA. Cette protéine devient détectable en cas d’ischémie corticale. Les membres de cette équipe ont présenté lors de ce congrès les résultats de l’étude de la cinétique de ce peptide au cours d’une ischémie réversible. Les taux du peptide NR2 et des anticorps anti-NR2 ont été mesurés moins de 24 heures après la survenue d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et ont été corrélés aux données IRM (imagerie T2 et en diffusion). 20 patients ont été inclus dans cette étude dont 13 ayant présenté un AVC, 4 un AIT et 3 une pathologie finalement non vasculaire.
Le peptide en question a été identifié chez 12 des 17 patients souffrant d’une pathologie vasculaire (sensibilité et spécificité de 75 %). Cette sensibilité augmentait à 89 % si le volume lésionnel était supérieur à 3 ml. Il existait une corrélation entre le taux sanguin et le volume lésionnel. Chez un patient victime d’un AIT révélé par une hémiplégie massive résolutive en moins de 3 heures, le peptide a pu être détecté.
Cette étude ne permet pas de préciser l’intérêt de ce marqueur dans la pratique courante mais illustre un aspect prometteur de la recherche dans la pathologie cérébrovasculaire.
Dr Charles Gouraud