Les suppléments alimentaires sont utilisés soit dans la prévention de la carcinogénèse soit en association avec les traitements médicaux conventionnels.
Des études observationnelles avaient montré dans les années 1980 qu’un régime alimentaire riche en bêta-carotène était associé à un risque abaissé de cancer.
Les premiers essais sur la supplémentation en β-carotène ont suivi. Ils ont été interrompus avec la publication des résultats qui montraient une augmentation du risque de cancer du poumon.
En réalité, cette supplémentation n’était pas à l’origine du cancer mais accéléraient le déclenchement de la maladie, les patients ayant déjà des lésions précancéreuses.
Des essais récents ont été menés avec un mélange d’acide folique et de vitamine B12, les vitamines C, E, le β -carotène et le sélénium avec des résultats peu concluants parfois même une augmentation du risque de cancer particulièrement dans les groupes à risque.
Il est probable que l’administration de ces suppléments à des doses 5 à 10 fois supérieures à celle d’un régime alimentaire pose problème tout autant que la forme chimique parfois différente de celle de l’aliment natif. Il pourrait enfin exister une interaction entre différents éléments d’un même aliment à l’origine de son efficacité.
Un travail mené sur les graines de lin montre un effet sur l’expression génétique dans l’épithélium buccal.
Des études thérapeutiques sont actuellement en cours avec des extraits naturels (thé vert et extraits de brocolis).
Des essais sont réalisés par ailleurs sur la prévention des effets secondaires des thérapeutiques classiques, sur l’amélioration du syndrome immunométabolique systémique (cachexie, asthénie…) et l’amélioration du pronostic.
Des perfusions d’ATP ont ainsi prouvé une efficacité dans le maintien du poids par rapport au groupe placebo mais aussi une amélioration de la survie.
La supplémentation en glutamine des patients traités par chimiothérapie a montré que les patients avaient ainsi moins d’œsophagites.
Le maintien d’un bon état nutritionnel est capital chez ces patients.
L’arrêt du tabagisme reste toujours la meilleure prévention du cancer du poumon.
Dr Geneviève Démonet