L’obésité dans l’enfance est associée à une augmentation des hormones stéroïdes incluant les androgènes (1). Et, dans la polykystose ovarienne, l’augmentation des androgènes est une des causes principales conduisant à l’hirsutisme et l’oligo ou aménorrhée. De plus, cette augmentation est corrélée au risque cardiovasculaire (syndrome métabolique) et à l’augmentation de l’épaisseur intima-media, facteur prédictif d’athérosclérose.
L’hyperandrogénie est aussi associée à l’insulinorésistance et à l’adiposité abdominale. La diminution de l’insulinosensibilité est secondaire à l’inflammation chronique de bas grade dans la graisse viscérale avec sécrétion d’adipocytokines, ce qui entraîne un hyperinsulinisme, lui-même entraînant la stimulation de la sécrétion d’androgènes par les ovaires et les surrénales par l’activation de l’hydroxylase et de LH.
De plus, la leptine est impliquée dans la régulation de LHRH, qui régule LH. La transformation des androgènes en estradiol est diminuée (baisse de fonction de l’aromatase du cytochrome P450) dans les ovaires et les surrénales. Les taux de testostérone libre sont plus élevés par baisse de la production de SexHBG hépatique par l’insulinorésistance. L’androstènedione est transformée en testostérone dans le tissu adipeux profond.
En conséquence, le traitement de choix dans l’hyperandrogénie de l’obésité est l’obtention d’une perte de poids par les mesures hygiéno-diététiques. Même une perte de poids modérée (stabilisation chez une enfant en croissance ou perte de 1-2 kg/m² de l’IMC) peut permettre de normaliser les androgènes. D’autres thérapeutiques (contraception, antiandrogènes…) représentent des alternatives mais ne sont pas toujours indiquées chez l’enfant.
Les critères diagnostiques « adultes » du SOPK (2) sont controversés pour le diagnostic à l’adolescence car il est physiologique de présenter des irrégularités du cycle menstruel et une diminution de l’ovulation à cet âge. On peut aussi fréquemment observer une morphologie ovarienne polykystique, qui n’est pas toujours associée à une hyperandrogénie. C’est pourquoi le critère diagnostique clé du SOPK à l’adolescence est l’hyperandrogénie et non la présence de multiples kystes ovariens.
Dr Stéphanie Mauduit