Le « point G » était évoqué, dès 1950, par Ernst Gräfenberg (qui devait lui léguer son initiale…) dans une mise au point sur le rôle de l’urètre dans la jouissance féminine. Il fut par la suite popularisé en 1982 et jouit alors (si l’on peut dire...) d’un réel engouement féminin…et masculin… Inexistant pour Masters & Johnson, il est encore loin de faire l'objet d'un consensus dans la communauté scientifique (même aujourd’hui). Plusieurs facteurs ont limité son étude dont « l’éthique » à propos des conditions expérimentales nécessaires, le trop plein de littérature profane qui a brouillé les cartes, ainsi que les limites des modèles animaux… Le point G a cependant fait l’objet de plusieurs publications récentes qui permettent d’en savoir plus. En particulier, les progrès de l’imagerie médicale, et notamment de l’IRM pelvienne, ont permis la mise en évidence de diverses structures évocatrices inconnues jusque-là à savoir :
1/« l’Unité fonctionnelle » CUV (pour complexe
clito-urétro-vaginal) dont les structures présentent une
innervation et une vascularisation communes,
2/les glandes para-urétrales assimilées à une vraie « prostate
féminine » et
3/l’épaississement de la paroi antérieure vaginale hyper intense en
T2.
Des études en échographie « dynamique » (O. Buisson) ont permis de montrer qu’il est nécessaire d’avoir en quelque sorte une « compatibilité anatomique » du couple lors du coït, permettant un bon alignement du pénis sur la racine interne du clitoris dont la pression et le mouvement d’abaissement peuvent expliquer la sensibilité particulière du CUV, que l’on peut alors assimiler à une « zone G ».
Enfin, une publication discutée sur des dissections anatomiques de 8 femmes (Ostrzenski, 2014) fait état d’une structure histologique de type « ganglion nerveux » richement vascularisée, située sur la face antérieure du vagin et nommée point G par l’auteur sans que l’on ait notion de la vie sexuelle antérieure des femmes ni, surtout, que cet élément ait été retrouvé par d’autres auteurs… Pourrait-il s’agir d’une lésion pathologique ? D’angiomes ? Nous restons sans réponse définitive pour le moment et le mystère du point G s’épaissit donc encore…
Dr Catherine Azoulay