Ostéoporose et adhérence thérapeutique : la quadrature du cercle ?

Comme pour de nombreuses affections chroniques, l’adhérence thérapeutique représente un problème quotidien chez les patient(e)s ostéoporotiques. «

Cependant, le manque d’adhérence n’est pas à imputer directement à l’oubli », signale le Pr S. Silverman (Los Angeles), « mais beaucoup plus fréquemment au manque de connaissance que nos patientes ont de leur affection, notamment parce que l’ostéoporose est le plus souvent asymptomatique. Dans cette mesure, les arrêts spontanés et volontaires sont légion. » Par ailleurs, et principalement chez la personne âgée, viennent s’ajouter deux problèmes plus spécifiques : les polymédications avec leur cortège d’effets secondaires, et les déficits cognitifs.

Dans ces conditions, il est logique que l’industrie ait multiplié les moyens pour améliorer l’adhésion thérapeutique : programmes interactifs, sites internet, brochures distribuées par le pharmacien ou le médecin… « Mais l’impact de ces mesures, bien que réel, est très limité, poursuit S. Silverman, au même titre d’ailleurs que les rappels par voie électronique ou autre effectués par le médecin… ».

Après analyse de plusieurs études traitant des différents moyens d’améliorer l’adhérence, S. Silverman retient que la méthode qui obtient les meilleurs résultats est l’auto-monitorage, après éducation de la patiente sur les tenants et aboutissants de sa pathologie. Cette éducation ne doit pas se focaliser sur une seule consultation, mais être réalisée « en continue » tout au long du suivi. Par ailleurs, un travail mené par Clowes J et coll. a montré qu’un suivi infirmier régulier pourrait également s’avérer bénéfique, tout du moins en terme d’observance (nombre de prise médicamenteuse) ; les effets sur la persistance (poursuite du traitement à l’issue d’une période donnée) étant à la limite de la significativité. A noter que la mesure des marqueurs urinaires de résorption osseuse, présentée sous forme d’un graphique aux patients, n’apportait pas de bénéfice supplémentaire en terme d’adhérence (1). 

Quoi qu’il en soit, conclut S. Silverman, « c’est la multiplicité des interventions qui sera le meilleur garant de l’observance autant à l’initiation du traitement qu’à l’occasion des consultations ultérieures. »

Dr Dominique-Jean Bouilliez

Références
(1)Clowes J et coll. : The impact of monitoring on adherence and persistence with antiresorptive treatment for postmenopausal osteoporosis: a randomized controlled trial. J Clin Endocrinol Metab 2004 ; 89 : 1117-23.
Silverman S : Implications of improving adherence to osteoporosis treatment. Plenary Lecture 1. 9th European Congress on Clinical and Economic Aspects of Osteoporosis and Osteoarthritis (ECCEO 9) (Athènes) : 18 - 21 mars 2009.

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