Ostéoporose: le point sur les traitements pharmacologiques

C'est une très belle revue de la littérature qu'a présenté le Pr Socrates Papapoulos (Leyden), avec un aperçu de toutes les interventions thérapeutiques passées, présentes et futures dans l'ostéoporose. "De nouvelles approches telles que le ciblage de la voie de signalisation Wnt ou les anticorps dirigés contre la sclérostine (romosozumab, blosozumab) sont les prémices d'une approche individualisée du patient selon son profil pathophysiologique", a-t-il conclu…

"Le but du traitement de l'ostéoporose", rappelle le Pr Papapoulos, "est la prévention des fractures sur tous les sites squelettiques chez des patients qui n'ont pas encore fracturé ou ralentir la progression de la maladie chez ceux qui ont déjà présenté des fractures de fragilité". La première démarche thérapeutique est la correction des déficiences/insuffisances en vitamine D et calcium, sachant que les interventions pharmacologiques produiront un effet supérieur à la supplémentation en calcium et vitamine D dont il faut rappeler, précise le Pr Papapoulos, que cette supplémentation est administrée au groupe placebo dans les essais cliniques randomisés.

Plus de 10 médicaments disponibles

Aujourd'hui le choix est vaste et les mécanismes d'action variés, anti-résorption, anabolisants stimulant la formation osseuse, ranélate de strontium, tériparatide, SERM, etc. Pour le Pr Papapoulos, "le choix doit s'opérer sur base des données publiées les plus convaincantes et aujourd'hui les bisphophonates (alendronate, risédronate et zolédronate) et le dénosumab ont montré leur capacité à réduire le risque de toutes les fractures ostéoporotiques avec une efficacité variable sur 5 ans de traitement". Le tériparatide offre cette possibilité de stimuler la formation osseuse. Il a ouvert la voie à des analogues synthétiques de PTHrP comme l'abaloparatide qui dans l'étude ACTIVE (2.463 femmes ménopausées), réduit de 86% et 43% l'incidence des fractures vertébrales et non vertébrales avec une augmentation significative de la DMO au rachis, au col fémoral et à la hanche totale. Pour le Pr Papapoulos, "l'option idéale est d'associer un produit catabolisant et un produit anabolisant pour prévenir le déclin structurel du tissu osseux, mais aussi contribuer substantiellement à accroître la masse osseuse. La combinaison de tériparatide et de dénosumab est à cet égard une option intéressante dans l'ostéoporose sévère".

Quelles sont les nouvelles approches ?

L'exploration de la voie de signalisation Wnt dans la formation osseuse est attractive au même titre que celle de la sclérostine pour le développement d'agents pharmacologiques qui vont stimuler la formation osseuse et réduire aussi la résorption. Un antisclérostine comme le romosozumab évalué chez 419 femmes post-ménopausées (55 à 85 ans) avec une faible DMO (T score −2.0 au niveau du rachis lombaire, de la hanche ou du col du fémur et −3.5 ou plus à chacun de ces trois sites), augmente de 11,3% la DMO vs 4,1% et 7,1% pour l'alendronate et le tériparatide et une perte de 0,1% sous placebo. Pour le Pr Papapoulos, "ces nouvelles données ouvrent la porte à une pharmacothérapie individualisée répondant aux besoins spécifiques et au profil pathophysiologique de chaque patient".

Dr Claude Biéva

Référence
Papapoulos S. EULAR 2016 (Londres) : 8-11 juin.

Copyright © mediquality

Réagir

Vos réactions

Soyez le premier à réagir !

Les réactions aux articles sont réservées aux professionnels de santé inscrits
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.

Réagir à cet article