
La charité et la générosité n’ont pas de normes. Elles
dépendent de la culture ou de la religion et peuvent être
favorisées par le contexte évènementiel comme on a pu le voir
récemment en France. Et elles sont bien utiles : nombre de
chercheurs présentant leurs résultats au congrès de neurologie ont
pu effectuer leur recherche uniquement grâce à la générosité des
donateurs ! Mais quel est le montant « normal » d’un don ? Délicate
question … En Islam, donner la charité à ceux qui sont dans le
besoin fait partie de la vie du musulman et constitue l’un des cinq
piliers de l’islam. Mais à partir de quelle somme est-on dans
l’excès ?
Ce sujet a fait l’objet d’une communication originale
présentée par une équipe de Casablanca qui a rapporté 23 cas de «
charité excessive » observés dans une population de 125
patients parkinsoniens. L’identification des troubles du contrôle
des impulsions (grignotage, achat, jeux et sexe pathologiques) a
été effectuée avec une version marocaine du questionnaire QUIP. Ces
patients ont été considérés comme trop généreux car ils avaient
multiplié leurs dons de 5 à 500 fois par rapport à leurs
habitudes.
Ces auteurs marocains suggèrent que cette générosité pourrait
correspondre à un trouble de l’impulsivité car 78 % d’entre eux
avaient un autre trouble du contrôle des impulsions associé (18 %
dans la population témoin) et avaient des doses moyennes
d’agonistes dopaminergiques 3 fois plus importantes. En outre, la
population concernée était plus jeune (55 versus 59 ans) ce
qui est considéré comme un facteur de risque. Cette générosité ne
pourrait qu’être louée si elle ne mettait en péril l’équilibre
familial ou financier.
Dr Christian Geny