Certains cancers du poumon sont découverts tardivement malgré l’existence d’une radio thoracique normale dans l’année précédant le diagnostic.
L’Essai sur le Dépistage des cancers Prostatique, Pulmonaire, Colorectal et Ovarien permet de mieux comprendre les cancers indétectables à la radio pulmonaire («cancers d’intervalle » c'est-à-dire entre 2 dépistages).
Une radiographie du thorax (RT) a été réalisée chez les participants à l’inclusion dans l’étude puis une fois par an pendant 2 ans chez les personnes n’ayant jamais fumé ou pendant 3 ans chez ceux ayant déjà fumé.
Les cancers d’intervalle putatifs étaient ceux pour lesquels la RT était négative malgré un diagnostic de cancer du poumon posé dans les 12 mois suivants.
Les radiographies des patients ayant un cancer d’intervalle potentiel ont été reprises pour vérifier l’absence d’erreur lors de la première interprétation et confirmer le diagnostic de « vrai » cancer d’intervalle.
Ce travail a permis de randomiser 77 445 participants dans le bras interventionnel avec 70 633 personnes dépistées.
Sur les 5 227 dépistages positifs, 298 ont permis la détection d’un cancer du poumon dont 152 étaient des cancers d’intervalle potentiels. La relecture de la RT précédente a été possible dans 128 cas.
Le cancer était probablement déjà présent lors du dépistage chez 45 patients sur 128 (soit 35,2 %) alors que 83 cas (64,8 %) étaient des « vrais » cancers d’intervalle.
Par comparaison avec les cancers dépistés radiologiquement, les cancers d’intervalle étaient plus fréquents chez les hommes, chez les personnes ayant un cursus éducatif de moins de 12 ans et chez ceux ayant des antécédents de tabagisme familial.
Les cancers d’intervalle étaient plus avancés de stade IV : 31 % contre 16,7 % (p < 0,007), plus souvent à petites cellules : 27,7 % contre 7,4 %, moins souvent des adénocarcinomes : 25,3 % contre 56,4 % (p < 0,0001) et moins souvent localisés dans le lobe supérieur droit : 16,9 % contre 36,2 % (p < 0,001).
Dr Geneviève Démonet
