Des cardiologues américains ont tenté de déterminer si le tabac pouvait compromettre le bénéfice d'une revascularisation chirurgicale en suivant à long terme des patients coronariens répartis de façon randomisée entre un traitement médical et un traitement chirurgical. Les 780 patients ont été divisés en 2 groupes selon qu'ils avaient arrêté de fumer ou non, après leur entrée dans le protocole thérapeutique. La survie à 10 ans est de 84% pour ceux qui arrêtent de fumer après leur pontage coronaire, alors qu'elle n'est que de 68% pour ceux qui continuent. Cette différence est moins évidente dans le groupe des patients traités médicalement. Après 10 ans, les mauvais résultats observés chez les fumeurs opérés de pontage se confirment puisqu'ils ont plus de risque que les non fumeurs d'avoir de l'angor récurrent, d'être inemployé ou d'avoir une activité physique limitée. Le nombre d'hospitalisations est également plus fréquent chez les fumeurs.
En conclusion, si l'intoxication tabagique continue après la revascularisation chirurgicale, elle peut entraver le bénéfice de l'opération en diminuant la survie et l'activité du patient.
O. B.