Petites doses d’isotrétinoïne pour l’acné de l’adulte

L’isotrétinoïne est utilisée depuis maintenant plus de 30 ans dans le traitement de l’acné conglobata et nodulaire et les acnés papulopustuleuses réfractaires. Ses effets secondaires cutanéomuqueux, biologiques et sa tératogénicité sont bien connus et imposent une grande rigueur dans la prescription et la surveillance. Plus récemment, du moins au cours de la dernière décennie, la possibilité que ce traitement favorise la survenue de troubles dépressifs et de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) a été mise en avant. Bien que pour les premiers, aucune conclusion définitive n’ait pu être tirée des études contrôlées, la prudence s’impose lorsqu’il s’agit de proposer ce traitement à des sujets à risque. Quant aux MICI, les preuves semblent s’accumuler de leur incidence accrue sous isotrétinoïne.

Quoi qu’il en soit, l’isotrétinoïne reste le traitement le plus efficace dans les acnés nodulokystiques à des doses se situant habituellement entre 0,5 à 1 mg/kg/jour. Mais pour MR Rademaker et coll. les indications pourraient être étendues à des formes moins sévères en utilisant de plus petites doses. En particulier ils se sont penchés sur le cas des acnés persistantes chez l’adulte et qui concerneraient 5 à 10 % de la population en proposant ici un traitement à 5 mg par jour dont ils ont évalué l’intérêt dans une étude randomisée contrôlée.

Celle-ci a inclus 60 patients qui ont été randomisés en deux groupes les uns devant recevoir 5 mg d’isotrétinoïne par jour pendant 32 semaines (groupe 1), les autres un placebo pendant 16 semaines puis la même posologie d’isotrétinoïne pendant 16 semaines (groupe 2). Les deux groupes étaient comparables pour l’âge (37,6 vs 38,5 ans), la répartition des sexes (86 % de femmes), le nombre de lésions d’acné (10,4 vs 9,2 lésions) et le score de retentissement sur la qualité de vie.

Le nombre des lésions était significativement moindre dans le groupe 1 par rapport a groupe 2 au bout de 16 semaines (3,6±5,5 vs 7,2±5,2) et au bout de 32 semaines (1,3±2,9 vs 3,9±7,8 ; p<0,001), même si les patients du groupe 2 avaient connu la même amélioration que ceux du groupe 1 après 16 semaines de traitement. Dix semaines après l’arrêt de l’isotrétinoïne, tous les patients avaient toujours moins de lésions qu’initialement. Les effets secondaires sont restés mineurs, essentiellement sécheresse cutanéomuqueuse modérée. La qualité de vie a été globalement améliorée.

Pour les auteurs cette approche de l’acné du sujet adulte est efficace avec des effets secondaires réduits.

Dr Marie-Line Barbet

Référence
Rademaker MR et coll. : Isotretinoin 5 mg/ day in the treatment of persistent low grade adult acne. 21 th Congress of the European Academy of Dermatology and Venerology (Prague) : 27-30 septembre 2012.

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