C’est à cette question que s’est efforcée de répondre le Dr A. Cortesse, du service d’urologie de l’hôpital Saint-Louis (Paris), à l’occasion des 28es Journées de l’Association française pour l’étude de la ménopause.
Soulignant d’emblée le retentissement sur la qualité de vie des
troubles urinaires apparaissant à la ménopause, leur
sous-estimation fréquente et le fait qu’ils sont souvent considérés
par les patientes comme une fatalité, le Dr A. Cortesse a rappelé
que les modifications liées au vieillissement et à la ménopause
sont intriquées et que, si le rôle de la ménopause est documenté
dans l’infection urinaire, il n’est pas démontré dans d’autres
pathologies urinaires.
Elle a présenté ensuite, sans présumer de la cause, les différents
troubles urinaires touchant la femme âgée de 50 ans et plus.
Troubles mictionnels de la femme, apparaissant majorés à la cinquantaine et au-delà
Les infections urinaires basses vont croissant au cours de l’existence, avec une fréquence estimée de 1 à 2 % avant la puberté, à 20 % chez l’adulte et plus de 40 % après la ménopause. Le Dr A. Cortesse a attiré l’attention sur la modification de la symptomatologie des infections urinaires basses à la ménopause : les symptômes s’atténuent avec l’âge jusqu’à se résumer à une bactériurie asymptomatique.
La prévalence de l’incontinence urinaire augmente progressivement avec l’âge, avec deux pics, l’un, de 30 à 40 %, à la ménopause, l’autre, de 30 à 50 %, après 70 ans. Là encore, la ménopause modifie la symptomatologie : l’incontinence par « urgenturie » (envie soudaine et irrésistible d’uriner, difficile ou impossible à différer, anormale par sa brutalité et son intensité) croît avec le nombre d’années post-ménopausiques, tandis que l’incontinence urinaire d’effort, plus fréquente en période périménopausique n’apparaît pas augmenter de façon significative ensuite.
Le syndrome d’hyperactivité vésicale idiopathique, qui associe pollakiurie, urgenturie, avec ou sans incontinence et nycturie, bénéficie de nouveaux traitements : neurostimulation électrique transcutanée, neuromodulation, injection de toxine botulique.
Le Dr A. Cortesse a insisté sur l’évaluation de l’importance et du retentissement des symptômes urinaires, l’établissement d’un agenda mictionnel et l’examen cytobactériologique des urines. Le bilan diagnostique doit notamment comporter une échographie des voies urinaires et, selon la symptomatologie, une cystoscopie et/ou un examen urodynamique.
Dr Julie Perrot