L'alloimmunisation fto-maternelle plaquettaire anti-PLA1 (mère négative pour ce groupe et père positif) n'est pas si rare : 1/5 000 naissances. L'antigène en cause est habituellement Pla1 et Bra. La fréquence des femmes Pla1+ dans la population générale est de 2,5%. l'alloimmunisation dépend aussi du groupe HLA et semble s'aggraver avec le nombre des grossesses. Le risque majeur est bien sûr l'hémorragie intracrânienne du nouveau-né (2 à 10% des cas selon les séries, mortalité de 10%). Le taux des anticorps maternels n'est pas prédictif puisque 20% des femmes immunisées n'ont pas d'anticorps décelables. Seule la ponction de sang ftal (PSF) permet d'apprécier le niveau de la thrombopénie et oriente ainsi la conduite à tenir.
Poulain et coll. ont rapporté l'efficacité de perfusions d'immunoglobulines administrées isolément à une mère immunisée à la dose de 1 g/kg/semaine pendant 8 semaines. Le ftus présentait à 28 semaines une thrombopénie très sévère à 5 000/mm3. Au moment de l'accouchement, les plaquettes obtenues par PSF étaient à 79 000/mm3. Le mécanisme d'action des Ig, également proposées depuis longtemps dans le traitement du purpura thrombopénique, est inconnu : interaction anti-idiotypique, saturation des sites Fc des macrophages ?
J.-L.S.
Poulain P. et coll. : "Alloimmune thrombocytopenia in utero treatment by high doses of intravenous gammaglobulins." Fetal. Diagn. Therap., 1992 ; 7 : 144-146.
S J.L